L'Internet québécois a tourné une page de son histoire. L'un des plus vieux fournisseurs de services Internet du Québec, CAM, Communications accessibles Montréal, plus connu sous son nom de domaine, cam.org, disparaît. C'est la fin d'une épopée qui a commencé en 1992.

L'Internet québécois a tourné une page de son histoire. L'un des plus vieux fournisseurs de services Internet du Québec, CAM, Communications accessibles Montréal, plus connu sous son nom de domaine, cam.org, disparaît. C'est la fin d'une épopée qui a commencé en 1992.

«CAM ne pouvait plus concurrencer les Bell, Télus et Vidéotron, entre autres parce qu'il était en pratique impossible d'avoir accès aux centres d'opération de Bell afin d'y installer nos propres équipements permettant d'offrir la haute vitesse de manière concurrentielle», explique Pierre-Alain Cotnoir, président du conseil d'administration de CAM Internet. Le plus vieux fournisseur Internet du Québec a donc préféré fusionner avec CoopTel, une coopérative de télécommunications existant depuis 1944. Le président de ce qui aura longtemps été l'un des symboles forts de l'Internet québécois assure que la nouvelle entité poursuit la même mission que CAM.

CoopTel

CoopTel est une coopérative dont le contrôle est exercé par ses membres et sa situation financière est excellente. «CoopTel étant de taille légèrement supérieure à CAM, ayant une mission similaire et les membres y exerçant un véritable contrôle démocratique, on ne pouvait rêver de meilleur partenaire. On ne voit pas CAM se faisant absorber par TELUS ou Vidéotron tout en espérant conserver pour ses membres l'espace qu'ils pouvaient avoir... Avec CoopTel, c'est oui et pour mieux encore», dit M. Cotnoir. Grâce à cette fusion, qui devrait avoir formellement lieu d'ici la fin du printemps à la prochaine assemblée générale spéciale de CAM, les adhérents auront notamment accès à des services de visioconférence et l'Internet haute vitesse.

La mort de CAM Internet semblait inéluctable. L'organisme à but non lucratif, qui n'est pas reconnu comme un fournisseur de services «titulaire», ne peut de ce fait avoir accès aux centres d'opération de Bell et y installer ses équipements afin que ses adhérents bénéficient de l'Internet haute vitesse. Une situation intenable qui a par le passé provoqué le départ de nombreux adhérents. «Le soutien technique fourni aux membres était devenu plus que problématique. Nous ne pouvions plus envisager de développements en comptant uniquement sur nos propres moyens», souligne Pierre-Alain Cotnoir.

Accueil tiède à la fusion

CAM compte actuellement 3000 adhérents, parmi lesquels 1000 entreprises du domaine de l'économie sociale. CoopTel a pour sa part plus de 7000 adhérents. La fusion entre les deux groupes ne fait cependant pas l'unanimité. Sur les 3000 clients de CAM, seuls 1000 ont pour l'instant choisi de se joindre à CoopTel. De fait, si la nouvelle solution offerte aux anciens de CAM Internet est une coopérative «démocratiquement contrôlée par ses membres», les clients de CAM ne représenteront plus qu'une part minoritaire dans la nouvelle entité. Comme l'annonce désormais l'organisme dans un slogan évocateur: «CAM Internet, c'est désormais CoopTel à Montréal.»

En savoir plus

CAM, Communications accessibles Montréal

https://www.cam.org

CoopTel

https://www.cooptel.qc.ca