Les smartphones et autres PDA communicants motorisés par Windows Mobile s'imposent sur le marché. Selon Canalys, l'OS de Microsoft aurait même détrôner Blackberry en France.

Les smartphones et autres PDA communicants motorisés par Windows Mobile s'imposent sur le marché. Selon Canalys, l'OS de Microsoft aurait même détrôner Blackberry en France.

Microsoft commence enfin à récolter les fruits de sa division mobile, hautement stratégique, baptisée «Mobile and Embedded Devices». Après de longs trimestres de vaches maigres, Microsoft Mobile affiche sa première rentabilité trimestrielle grâce à un bond de ses ventes de 40%.

Dans un communiqué, l'éditeur affirme que les ventes de licences Windows Mobile ont progressé de plus de 70% sur un an. Et de rappeler que de plus en plus de fabricants lui font confiance: HP, Qtek...

Derrière cet enthousiasme, il convient de faire le tri. Car sur le segment des smartphones, c'est toujours Symbian, consortium contrôlé par Nokia, qui domine outrageusement le marché. Mais Microsoft avance rapidement ses pions dans le marché très porteur des PDA et autres PocketPC communicants qui ont le vent en poupe et où il profite de la chute de PalmOS.

D'ailleurs, le cabinet d'analyses InStat explique dans le même communiqué que: «La croissance du marché entraînera d'importantes évolutions en termes de parts de marché entre les différentes plates-formes de systèmes d'exploitation. Les vainqueurs seront Microsoft et Linux. Leur croissance se fera aux dépens de Research In Motion (RIM) et de PalmSource».

Une prévision qui semble se vérifier. En tout cas en France. Selon l'institut d'études Canalys, cité par Microsoft, la part de marché de Windows Mobile passe de 19,8% au 1er trimestre à 32,8% au 4ème trimestre 2005. Ce qui positionnerait l'OS de Microsoft devant le très populaire Blackberry de RIM.

Il faut néanmoins préciser que le système Blackberry est utilisé quasi uniquement sur les terminaux Blackberry alors que Windows Mobile équipe plusieurs terminaux de plusieurs constructeurs.

Mais la tendance semble lourde. Microsoft compte bien confirmer ses succès avec Windows Mobile 5, successeur de Windows Mobile 2003 SE, qui commence à équiper certains pocket PC et PDA communicants.

Ce système mêle des fonctions grand public proches de celles utilisées sur le PC et des fonctions professionnelles. Surtout, il commence à intégrer depuis le début de cette année le «Messaging and Security Feature Pack» qui permet d'accéder au push e-mail.

Le push e-mail, qui permet de recevoir ses mails automatiquement et en direct sur son terminal mobile a fait le succès et la fortune de Blackberry. Après l'avoir un peu snobé, Microsoft a compris tout l'intérêt de ce service très apprécié dans le monde professionnel. La solution est basée sur Exchange Server 2003 SP2 pour les entreprises, premières clientes des solutions de messageries mobiles.

Scott Horn, Senior Director chez Microsoft Mobile, nous explique les avantages de Direct Push face au Blackberry. «Contrairement au Blackberry, notre solution n'héberge pas les messages sur un serveur extérieur. La sécurité des données est donc totale». Une vision évidemment contestée par RIM, le fabricant du Blackberry.

Car Microsoft a compris que la messagerie mobile est essentielle pour adresser, au moins dans un premier temps, les entreprises qui ont des projets de mobilité professionnelle. «Les solutions métiers demeurent la clé du retour sur investissement des entreprises mais on constate que la messagerie mobile est sous-utilisée. Il faut donc développer cet usage car il constitue la première marche vers l'adoption d'applications métiers», nous expliquait il y a quelques mois Didier Burdinat, directeur de la division mobilité de Microsoft France.

Pour autant, si Microsoft comble son retard sur Blackberry, la «mûre» est également la cible de géants comme Nokia et Motorola qui développent des solutions similaires. Bref, la compétition entre Microsoft, RIM, Nokia et Motorola n'en est qu'à ses débuts.