C'est le dernier épisode en date concernant le long débat sur la création d'une bibliothèque numérique européenne (BNE). Une réunion du comité de pilotage du projet doit se tenir mercredi 11 janvier, car les États européens souhaitent lancer la BNE dés cette année.

C'est le dernier épisode en date concernant le long débat sur la création d'une bibliothèque numérique européenne (BNE). Une réunion du comité de pilotage du projet doit se tenir mercredi 11 janvier, car les États européens souhaitent lancer la BNE dés cette année.

Les choses s'accélèrent, et cela depuis l'annonce titanesque du moteur de recherche, Google, en décembre 2004 de numériser quinze millions de livres et de les mettre en ligne en six ans. Un projet qui fait trembler tous les bibliothécaires et les défenseurs de la diversité culturelle.

Bien décidé à contrer l'ambitieux voir présomptueux projet du géant américain, et pour éviter tout risque d'une américanisation encore plus grande qu'elle ne l'est déjà du savoir, de la culture, 23 bibliothèques nationales sur 25 des pays de l'union se sont unies pour trouver une alternative.

Les bibliothèques nationales (BN) signataires proviennent d'Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, Grèce, Hongrie, Irlande, Italie (Rome et Florence), Lituanie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovénie, Slovaquie, Suède.

Manquent à l'appel le Portugal, pour des raisons techniques, et l'Angleterre, pourtant «très proche en terme d'objectifs».

Un projet coûteux et ambitieux, mais nécessaire

Reste que le plus est encore à faire puisqu'il va falloir trouver un terrain d'entente et surtout les fonds nécessaires à la réalisation d'une BNE qui selon ses initiateurs, doit être un exemple en la matière, et exposer un patrimoine «d'une richesse et d'une diversité sans égales».

Mais la grosse information vient de l'AFP. Selon l'agence, après bien des lenteurs administratives, le comité de pilotage du projet sous la présidence du ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres, va finalement se réunir et devrait soumettre ensuite ses conclusions au président de la République.

«L'objectif 2006 est de démarrer tout de suite en coopération avec quelques États. Si nous avions avec nous un noyau de plusieurs Etats pour commencer, le projet de BNE prendrait tout son sens», a déclaré à l'AFP Agnès Saal, directrice générale de la Bibliothèque nationale de France.

La BNF doit lancer prochainement un «test de numérisation de masse» pour mieux évaluer les conditions techniques, la rapidité et le coût de l'opération.

Un coût annuel pour la participation française estimée actuellement par le président de la BNF, Jean-Noël Jeanneney, «entre 8 et 15 millions d'euros» pour numériser 150 000 à 200 000 ouvrages par an. Pour l'ensemble de l'Europe, 600 000 à 1 million de livres pourraient être numérisés chaque année.

Dans un premier temps, l'accent devrait être mis sur la numérisation de textes fondateurs de la culture européenne, pour disposer, selon Mme Saal, d'«un socle de textes européens un peu fondamentaux», sans céder à l'obsession du nombre«. Le champ serait ensuite élargi aux dictionnaires, ouvrages scientifiques, jusqu'aux grands journaux.

«Nous mettons l'accent sur l'aspect qualitatif, avec un nombre de textes important, mais aussi une navigation intelligente à l'intérieur des textes (...) Nous devons mémoriser beaucoup, mais en même temps, bien et intelligemment», a-t-elle souligné.

Le financement public du projet reste primordial, mais les initiateurs souhaitent y adjoindre des partenariats privés.