Si vous avez déjà usé vos méninges sur un titre signé Sid Meier, vous savez que ces jeux sont des pièges terribles, qui peuvent faire de vous un esclave de l'ordinateur en seulement quelques clics de souris.

Si vous avez déjà usé vos méninges sur un titre signé Sid Meier, vous savez que ces jeux sont des pièges terribles, qui peuvent faire de vous un esclave de l'ordinateur en seulement quelques clics de souris.

Avec Civilization IV, le roi incontesté du jeu de stratégie par tour remet ça avec brio. Et pourtant, à première vue, la quatrième installation de cette série-culte ne détonne pas énormément des versions précédentes.

Bien sûr, les programmeurs de Firaxis, la boîte indépendante fondée par Meier, ont adapté au goût du jour l'interface de jeu. Un tout nouveau moteur 3D bourré d'animations graphiques lui donne un peu plus de mordant. Les batailles et les améliorations physiques que vos «travailleurs» apporteront à leur environnement n'en seront que plus intéressantes. Mais sans plus... et c'est tant mieux. Car Civilization IV, comme ses prédécesseurs, n'est pas un jeu très graphique par nature (ce qui, soit dit en passant, le rend accessible aux propriétaires de PC moins performants).

Le concept du jeu aussi reste essentiellement le même: un mélange de Risk (le jeu de table) et du bon vieux jeu d'échecs, le tout intégré à une interface informatisée qui se charge de tous les calculs. Sauf que cette fois-ci, les possibilités sont presque infinies.

En gérant les villes qui constituent votre empire, vous devrez maintenant composer avec de nouvelles notions, comme la formation de missionnaires religieux et de «grandes personnes» (great people), qui peuvent devenir des phares culturels importants, une manière pacifique de gruger le territoire de vos ennemis. Des dizaines de nouvelles unités tant militaires que civiques ont été ajoutées et peuvent influer sur le rythme plus ou moins rapide du jeu.

La gestion des villes a aussi été revue et corrigée. Il est maintenant beaucoup plus facile de choisir un type de développement : croissance, culture ou économie. Les «tuiles» qui entourent les cités peuvent d'ailleurs être améliorées de dizaines de façons différentes, à un point tel qu'après seulement quelques tours de jeu, on ne sait plus trop quel ordre donner aux travailleurs.

S'ajoute aussi un nouvel arbre de découvertes scientifiques, dont les débouchés sont infiniment plus complexes que ceux existants dans les versions précédentes de Civilization IV.

Bref, la plupart des améliorations programmées par la troupe de Sid Meier sont des ajouts subtils. On se trouve ici sur le terrain de la théorie du chaos (le battement d'aile du papillon qui provoque un ouragan) : un choix de technologie judicieux en début de partie aura un impact immense à la toute fin, mais restera inutile pendant 200 tours. Du bonbon pour les inconditionnels de Civilization IV, à condition cependant de jouer à un niveau de difficulté élevé.

Malheureusement pour ceux qui n'y ont jamais joué, toutes ces nouveautés alourdissent l'apprentissage. Vous devrez donc vous taper quelques parties en mode facile pour comprendre le fonctionnement du jeu. Et on insiste ici pour rappeler qu'une partie de Civilization IV peut facilement durer une vingtaine d'heures.

On vous aura averti... si vous êtes en fin de session, dans un boom de travail avant Noël, ouencore, sait-on jamais, pris à travailler sur une campagne électorale fédérale, ne venez pas vous plaindre que Civilization IV vous a bouffé vos nuits de sommeil.

Sid Meier's Civilization IV

Concepteur : Firaxis Games.

Éditeur : 2K Games.

Genre : jeu de stratégie par tour.

Plateforme : PC.

Prix : 59,99 $.

Cote : E (10+).

Notre note : 4/5