La Corée du Nord a démenti jeudi avoir été derrière la cyberattaque mondiale via le logiciel de rançon WannaCry comme l'en accuse Washington, ajoutant que les États-Unis cherchaient à la diaboliser.

L'attaque WannaCry avait infecté en mai dernier 300 000 ordinateurs dans 150 pays, verrouillant les fichiers des utilisateurs et exigeant des centaines de dollars pour les libérer.

La Maison-Blanche a accusé Pyongyang cette semaine d'avoir été à la manoeuvre, emboîtant ainsi le pas à plusieurs autres pays ayant mis le Nord en cause.

Un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères a qualifié «d'absurdes» les accusations américaines, ajoutant: «comme nous l'avons dit clairement à plusieurs reprises, nous n'avons rien à voir avoir les cyberattaques».

Washington a «des arrières-pensées», a ajouté le porte-parole cité par l'agence officielle KCNA. «Il s'agit d'une grave provocation politique de la part des États-Unis qui vise à entraîner la communauté internationale dans une confrontation avec la Corée du Nord, en ternissant l'image d'un pays digne et en le diabolisant».

La Corée du Nord est soumise à de multiples sanctions de l'ONU du fait de ses programmes nucléaire et balistique. En testant son troisième missile balistique intercontinental (ICBM) le mois dernier, son dirigeant Kim Jong-Un avait déclaré que son pays était désormais un État nucléaire à part entière.

Les capacités nord-coréennes en matière de cyberattaque avaient été mises en lumière par le piratage de Sony Pictures Entertainment en 2014, lorsque le Nord avait été accusé de se venger du film «The Interview», une satire tournant en dérision son dirigeant Kim Jong-Un.

Mais selon des spécialistes, elle est passée des cibles politiques aux cibles financières en raison des sanctions, comme la Banque centrale du Bangladesh ou les plateformes d'échanges de bitcoin.

Une plateforme sud-coréenne d'échange de monnaies cryptographiques s'est déclarée en faillite mardi après avoir été victime de deux piratages cette année, la première attaque ayant été imputée au Nord.

Youbit a déclaré qu'elle avait perdu 17% de ses actifs dans la seconde attaque, l'agence financière Bloomberg et le Wall Street Journal expliquant que les enquêteurs se penchaient sur la piste nord-coréenne.

Pyongyang est accusé d'avoir en 2016 volé 81 millions de dollars à la Banque centrale du Bangladesh (BCB) et en octobre 60 millions de dollars à la banque taïwanaise Far Eastern International.

Le Nord dénonce avec colère des accusations «diffamatoires» mais pour les experts, les traces tendent à montrer qu'elles ne sont pas si mensongères.