Google a annoncé mercredi qu'il allait ouvrir un nouveau centre de recherche sur l'intelligence artificielle à Pékin, mettant à contribution la réserve de talents chinois pour cette technologie prometteuse, et ce malgré l'exclusion du géant américain de l'internet chinois.

L'intelligence artificielle fait l'objet d'une attention particulière de la part de Google, Microsoft et Facebook, ainsi que de leurs concurrents chinois Alibaba, Tencent et Baidu, dans une course pour maîtriser ce que beaucoup considèrent comme l'avenir de l'informatique.

La recherche dans ce domaine promet des avancées dans toute une série de technologies, des voitures autonomes aux usines automatisées, des outils de traduction aux logiciels de reconnaissance faciale, entre autres innovations.

Le choix de Google est vu comme un indicateur du potentiel de la Chine dans ce domaine, souvent considéré au coude-à-coude avec les États-Unis pour ses capacités de recherche.

«Des auteurs chinois ont contribué à écrire 43% de la totalité des contenus des 100 meilleures revues scientifiques spécialisées dans l'IA en 2015», a écrit Li Feifei, un chercheur à la tête du nouveau centre, dans un billet de blogue publié sur le site de Google.

«Nous avons déjà embauché plusieurs experts de premier plan et nous allons constituer l'équipe dans les prochains mois.»

Jeunes talents

Il n'est pas difficile de trouver des talents dans le domaine de l'IA, a expliqué Yuan Jirui, de SeetaTech, une des start-ups fondatrices de l'Institut de Technologie informatique de l'Académie chinoise des Sciences.

«Il y a une tendance au développement de ces talents, la Chine étant un pays jeune», a-t-elle expliqué. «L'enseignement de l'IA s'étend au lycée et au collège.»

En Chine, les entreprises d'intelligence artificielle aspirent les données personnelles de la population et s'en servent pour entraîner leurs algorithmes basés sur l'apprentissage-machine. Mais Google, dont le moteur de recherche est bloqué en Chine, a très peu de données d'utilisateurs disponibles dans le pays.

Pour le moment, la priorité de l'entreprise est de faire usage du talent chinois. Environ la moitié de ses 600 employés en Chine sont des ingénieurs travaillant sur des produits internationaux, selon son porte-parole Taj Meadows.

Le centre chinois rejoindra le réseau d'établissements de recherche de Google installés hors de la Silicon Valley, avec New York, Toronto, Londres et Zurich.

Beaucoup de services du géant américain sont bloqués en Chine, mais les régulateurs du web ont récemment autorisé l'accès à son outil de traduction, dont la performance s'est améliorée en ayant justement recours à la recherche sur l'intelligence artificielle.