Le premier passage pour piétons en trois dimensions en France est en test à Cysoing, dans le nord du pays, pour inciter les voitures à ralentir près d'une école, un aménagement qui existe déjà en Inde, en Islande et en Belgique, notamment.

«C'est un moyen d'interpeller les automobilistes, surtout qu'on se rend compte qu'ils ne sont pas toujours civiques avec les piétons», explique le maire Benjamin Dumortier, qui en a eu l'initiative.

Un jeu de couleurs blanc, gris et noir, visible de nuit, donne un effet en trois dimensions, perceptible par les conducteurs en marche avant.

«On l'a mis à un endroit stratégique, à côté d'une école maternelle», souligne l'élu, qui pourrait généraliser l'aménagement dans les zones à 30km/h de cette ville de 5000 habitants.

Les automobilistes s'arrêteront-ils plus souvent ? «Certes, cela reste de la responsabilité des automobilistes», reconnaît l'élu, qui se félicite néanmoins que l'on «reparle de sécurité» grâce à ce projet.

Selon lui, là où la vitesse est plus élevée, les conducteurs risqueraient de piler, surpris par l'impression visuelle d'un obstacle.

Pour l'entreprise de signalisation routière, cet effet de relief créé par l'association de couleurs différentes et des lignes de fuite dessinant des ombres, comme pour un trompe-l'oeil, devrait responsabiliser les conducteurs et les piétons.

«On voit les choses différemment. Ça crée un effet d'optique sans les nuisances sonores d'un dos-d'âne et c'est moins coercitif», avance le directeur général de T1, du groupe Hélios, Éric Vandoolaeghe.

À la demande des élus, il a développé le motif en quelques jours.

Selon lui, ces passages piétons, deux fois plus chers qu'un marquage au sol classique, «vont fleurir un peu partout». Des communes en Isère, en Bretagne, à Rouen et près de Bordeaux seraient intéressées.

«En Inde, les résultats sont plutôt probants,» assure-t-il.

Sollicitée par l'AFP sur l'efficacité des passages piétons 3D, la délégation à la sécurité routière (DSCR) n'était pas en mesure de répondre dans l'immédiat.