La venue du printemps fait sortir de l'hibernation bon nombre d'adeptes de course à pied. On les remarque qui sautillent sur place aux intersections, les yeux rivés sur leur montre qui compile tout : allure, fréquence cardiaque, kilomètres parcourus. Et pour certains d'entre eux - les ultramarathoniens -, le total des kilomètres foulés peut donner le vertige. Brève incursion dans l'univers de ces athlètes qui ne cessent de repousser les limites.

Si certains coureurs carburent à battre leur propre chrono, d'autres puisent leur motivation dans le défi de sillonner des distances excédant les 42,2 km d'un marathon. Et on ne parle pas ici du trajet supplémentaire pour se rendre à sa voiture après la course ! Les ultramarathoniens se réveillent au petit matin pour prendre part à des épreuves de 50 km, de 65 km, de 80 km ou même de... 160 km !

Une discipline qui gagne du terrain

L'idée de fouler à la course des distances de cette ampleur peut nous paraître ahurissante, mais la discipline gagne pourtant de plus en plus d'inconditionnels. De nombreux ultramarathons affichent complet et, partout autour du globe, des événements d'envergure doivent procéder à une loterie pour déterminer les élus qui auront la chance de prendre le départ.

Les coureurs d'élite qui figurent en tête d'affiche de ces courses suscitent l'intérêt. En septembre 2018, une foule de spectateurs enthousiastes accueillait Xavier Thévenard au fil d'arrivée de l'Ultra-trail du Mont-Blanc, l'ultra le plus reconnu mondialement. Il venait de « vaincre » quelque 171 km en un peu moins de 21 heures.

Qu'est-ce qui pousse ces coureurs à voir si grand ?

Les coureurs d'ultras s'astreignent à des plans d'entraînement rigoureux qu'il faut conjuguer avec les obligations familiales et professionnelles, composent avec les blessures et ne ménagent aucun effort pour mettre au point les préparatifs en vue d'une course. Nul doute que, pour ces amateurs de longues distances, le moteur derrière tout ça, c'est le désir avide de se dépasser et de relever le défi, physiquement et mentalement.

Pour plusieurs, l'attrait principal est de se retrouver en nature, d'être en contact avec les grands espaces et d'observer le paysage se transformer au fil des kilomètres. Pour d'autres, c'est l'esprit de camaraderie et d'entraide qu'on cultive au sein de la communauté de course en sentier. Quand on court jusqu'au creux de la nuit, dans une forêt opaque, suivant le seul faisceau de sa lampe frontale, le participant qui nous devance et celui qui nous suit ne sont pas des compétiteurs, mais des alliés face aux obstacles et aux intempéries.

4 ultramarathons à découvrir au Québec

Ultra-trail Harricana du Canada, Charlevoix

Avec ses trois distances ultras (42 km, 65 km et 125 km), l'UTHC nous transporte au coeur de la forêt boréale à La Malbaie. Inclusif et familial, l'événement propose aussi des parcours plus courts pour s'initier à la course en sentier. Conseil de pro : il ne faut pas manquer de rester pour accueillir les coureurs terminant l'épreuve de 125 km. Ils arrivent, jusque tard dans la nuit, chancelants, souffrants, mais émus devant l'exploit accompli; on en a des frissons.

La Chute du Diable, Mauricie

Les parcours de La Chute du Diable (50 km et 80 km) nous font traverser au pas de course la magnifique forêt de Saint-Mathieu-du-Parc et nous réservent de belles montées. Il faut rester à l'affût des panoramas spectaculaires qui percent à travers le feuillage des arbres, une fois au sommet. C'est l'occasion de reprendre son souffle et d'en prendre plein la vue.

Bromont Ultra, Montérégie

En s'inscrivant à une épreuve du Bromont Ultra (55 km, 80 km et 165 km), on fait d'une pierre deux coups puisque l'organisme à but non lucratif s'est donné comme mission de « contribuer à faire un monde meilleur, un pas à la fois ». Les dons recueillis par les participants sont ainsi remis à des causes locales, nationales ou internationales. Pour conjuguer philanthropie et activité physique.

Ultra-trail Gaspesia 100, Gaspésie

C'est au pied du célèbre rocher, à Percé, que les athlètes se mesurant aux épreuves du Gaspesia 100 (53 km, 106 km et 158 km) prennent le départ. Le trajet parcouru permet de s'émerveiller devant les paysages les plus spectaculaires de cette région touristique. Bon à savoir : on peut réaliser certaines de ces épreuves en équipe; il suffit de trouver des partenaires qui acceptent de relever un tel défi.