Certains rêvent d’un chalet rustique niché sur une île minuscule, au milieu d’un lac. D’autres s’imaginent plutôt en train de construire une station balnéaire paradisiaque dans les Caraïbes. Peu importe l’ampleur du projet, une île privée demeure un bien immobilier dont l’achat s’apparente à celui d’un bâtiment ou d’un terrain. Voici tout ce qu’il faut savoir avant de sortir son chéquier.

Définir l’île de ses rêves

Afin d’orienter les recherches, mieux vaut avoir une idée de ce que l’on désire. Souhaite-t-on une île modeste, juste pour avoir sa propre plage ? Ou préfère-t-on posséder un vaste domaine rempli d’animaux sauvages ? Que prévoit-on y construire : une simple résidence secondaire ou un hôtel cinq étoiles ? Entre des plages de sable blanc, une falaise rocheuse ou une jungle luxuriante, devant quel décor aimerait-on se réveiller chaque matin ?

Choisir l’emplacement de son île

Lorsqu’on achète une île dans un autre pays, il faut savoir à quoi ressemble le climat à longueur d’année là-bas. La région est-elle propice aux ouragans et aux pluies torrentielles ? On évaluera aussi jusqu’à quel point on désire s’éloigner de la civilisation. Un emplacement en retrait est plus tranquille, mais présente des défis supplémentaires pour ce qui est de l’approvisionnement ou pour obtenir de l’aide en cas d’urgence.

Se renseigner sur la réglementation locale

Les lois concernant la propriété et la résidence peuvent être très différentes d’un pays à l’autre. Dans certains territoires, seuls les citoyens ont le droit de posséder des terrains – les investisseurs étrangers doivent plutôt faire l’acquisition d’un bail à long terme, lequel peut aller jusqu’à 99 ans. La réglementation locale peut également limiter le type de projet permis ou interdire la construction en vue de protéger un écosystème fragile. Engager un avocat d’expérience évitera les mauvaises surprises de ce genre.

Déterminer un budget

Comme en immobilier, on trouve de tout, à tous les prix. Par exemple, une île modeste de 2,4 hectares en Nouvelle-Écosse pourrait vous coûter dans les 80 000 dollars. Pour 186 hectares d’un sanctuaire paradisiaque entouré des eaux turquoise des Bahamas, on parle plutôt de 80 millions de dollars ! À cela s’ajoutent des frais de construction beaucoup plus élevés en raison de la complexité du transport des équipements, des matériaux et de la main-d’œuvre jusqu’au site.

Même pour les montants relativement accessibles, il est rare d’obtenir un prêt hypothécaire en prévision de l’achat d’une île privée. Comme on dénombre peu de transactions du genre, les institutions financières peuvent difficilement évaluer la juste valeur du terrain et calculer leur niveau de risque. C’est donc un rêve qui nécessite d’investir ses propres économies… et, dans le cas des destinations luxueuses, de commencer à épargner tôt !

Planifier les infrastructures

Si l’on souhaite profiter des conforts de la vie moderne — comme l’eau courante, un frigo et de l’éclairage —, il importe de bâtir toutes les installations nécessaires à une autonomie hors réseau. À défaut de pouvoir construire sa propre centrale électrique, on peut se débrouiller avec des panneaux solaires et une génératrice d’appoint. Si l’île ne peut compter sur une source d’eau potable, il faut y transporter des bouteilles en réserve, ou alors aménager un système de filtration de l’eau de mer ou de pluie.

Réfléchir à l’accessibilité

Comment se rendra-t-on jusqu’à l’île ? Combien de temps pourra-t-on y séjourner chaque fois ? Si on parle d’un trajet de moins de 2 heures de voiture et de 10 minutes en chaloupe, on pourra alors en profiter chaque fin de semaine. S’il faut plutôt prendre l’avion pendant 14 heures, traverser les douanes, louer une voiture puis voler jusqu’à destination en hélicoptère privé… mieux vaut pouvoir y rester quelques mois !

Visiter des îles

Même si on trouve beaucoup d’information en ligne, on n’achète pas une île privée sans l’avoir visitée en personne. En effet, on ne voudra pas investir une fortune dans un emplacement de rêve et découvrir que la marée haute en inonde la majeure partie, ou encore que le soleil se couche « du mauvais côté » ! Dans les pays où la météo est capricieuse, il n’est pas rare qu’une telle visite soit perturbée par les tempêtes ou les courants violents… À considérer.

Négocier la transaction

Est-ce que le prix demandé est bon ? Difficile de le savoir, comme très peu d’îles changent de propriétaire. En ayant accès à un plus grand historique de transactions pour trouver des offres comparables, un courtier immobilier spécialisé représentera un allié précieux afin de s’assurer de faire une bonne affaire.