Mora mora, expression malgache très populaire, devise nationale non officielle. Traduite littéralement, mora mora signifie « tranquillement, tranquillement ».

Madagascar, l'île rouge. Plus grande que l'Allemagne, l'Espagne ou la Thaïlande, quatrième plus grande île au monde, vedette d'un film d'animation, vaste de presque 600 000 kilomètres carrés, clôturée par l'océan Indien et le canal du Mozambique.

Dix-huit groupes ethniques reconnus, unifiés par le premier souverain du royaume, Andrianampoinimerina.

Évolution isolée durant presque 90 millions d'années : 90% de la faune et de la flore malgaches sont uniques au monde. De la forêt tropicale aux savanes arides, le climat et les reliefs sont variés.

Deux réalités : la capitale dense et chaotique, et le reste du pays, vaste et intouché.

Madagascar dépayse, calme, enrichit et embaume. Voyage lointain et lent sur terre, sous mer et dans le temps.

Pour les backpackers courageux, Madagascar se laisse admirer relativement bien en taxi-brousse. Pour davantage de confort, en famille, ou si l'on cherche à gagner du temps, louer une voiture avec chauffeur est la meilleure - et unique - solution; seuls les résidents malgaches peuvent louer un véhicule (sauf à Nosy Be).

Road trip sur la route du nord

Jour 1

Dans la capitale, Antananarivo, après être atterri la nuit. On flâne au marché couvert d'Analakely. On y accède en descendant de longs escaliers où s'entassent kiosques, vendeurs et odeurs. On admire l'architecture, legs français. On fait des provisions d'eau et de collations. On se prépare au départ du lendemain.

Ici, on vit comme l'agriculteur : avec le soleil. La circulation étant difficile le soir tombé, on organise notre itinéraire en tenant compte des heures d'ensoleillement.

Jour 2

On quitte Antananarivo et on se dirige vers le parc national d'Ankarafantsika, à 450 km. On y arrive le soir et on dort au cœur du parc.

Jour 3

Le matin, on visite le parc, réputé pour ses espèces d'oiseaux uniques. On traverse une forêt sèche, la savane, puis on aboutit aux abords d'un immense canyon, fruit de l'érosion. On dîne sur place puis on part vers Antsohy. On y arrive en soirée. Repos et baignade mérités.

Jour 4

On quitte Antsohy tôt le matin en espérant atteindre Nosy Be avant la tombée du jour. On y arrive au coucher du soleil, en bateau. On y passera quatre nuits.

SARAH ANDRIAMANJAY

Jour 5

On visite Hellville, la partie centre de Nosy Be. Parmi toutes les plages, on choisit celle d'Andilana.

Jour 6

On explore sur terre et sous mer Nosy Komba et Nosy Tanikely (parc marin préservé).

Jour 7

Tôt le matin, on regagne la grande terre et on poursuit le voyage vers Ankarana.

Jour 8

On visite l'époustouflante réserve spéciale des Tsingy d'Ankarana. Puis on reprend la route vers Ambanja.

SARAH ANDRIAMANJAY

Jour 9

En avant-midi, on visite la vaste plantation de cacao et d'ylangs-ylangs d'Ambanja. L'ylang-ylang est un arbre dont les fleurs servent en parfumerie. Dior, Chanel, Saint-Laurent et plusieurs autres l'utilisent pour concocter parfums et produits. Quarante kilogrammes de fleurs sont nécessaires à l'extraction de chaque litre d'huile.

Après la visite, on poursuit notre route vers la capitale. On prend une pause à Maevatanana, pour manger. On achète des lambahoany, vêtement traditionnel malgache. Puis on reprend la route. On arrive le soir.

Jour 10

De retour dans la capitale, reposé, on découvre la colline royale d'Ambohimanga où se trouvent deux palais royaux aux contrastes architecturaux éloquents témoignant de la rupture historique du pays, lorsque la France plaça sous protectorat l'île entière et ses institutions.Une visite guidée détaillée, gracieuseté d'employés bien formés (site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO), contribue certainement à enrichir les jours précédents de faits historiques et géographiques.

Jour 11

Dernière journée avant le départ. On achète cadeaux et souvenirs, le savoir-faire artisanal des Malgaches impressionne. On profite une dernière fois de l'architecture, de la bonne bouffe et du lac Anosy, tracé en forme de cœur par Jean Laborde pour la reine Ranavalona I. On rentre à la maison dans la nuit.