Cuisiner pour ceux qu'elle aime a toujours fait partie de sa vie. Aussi, quand Diane Labelle en a eu assez de sa brillante carrière en publicité, elle est retournée sur les bancs d'école apprendre le métier de cuisinière. Sans le savoir, un projet de café allait germer, et ce projet entraînerait son chum, ses fils et son nouveau camarade de classe.

À 6 heures du matin, Diane Labelle commence sa journée au Café de la montagne, situé au pied du mont Royal : « Certains jours, c'est plus dur, mais je sais que Régis est là, qu'Antoine et Félix s'en viennent, et que Guilherme ne tardera pas. » Et ça la rend heureuse, Diane, de se retrouver ainsi « en famille » au boulot.

Un clan embryonnaire

Dans son ancienne vie, lorsqu'elle occupait des postes de direction en agence, elle avait eu l'occasion de travailler avec ses fils - Félix, 29 ans, et Antoine, 25 ans - sur des petits mandats. La chimie était au rendez-vous. Même chose pour les rénos à la maison où chacun mettait l'épaule à la roue. Mais jamais n'aurait-elle pensé en faire des alliés à part entière. Régis, son amoureux ? Il fabriquait des meubles dans son entreprise d'ébénisterie. Guilherme, lui, n'était pas encore dans le portrait.

Le déclic

Le vent allait tourner à l'automne 2016. Diane avait envie de changer d'air après plus de 20 ans dans le milieu de la pub et des médias interactifs.

« Je me suis dit : si je ne change pas de carrière maintenant, je ne le ferai jamais. »

La cuisine, bien sûr, interpellait cette épicurienne-née, experte pour régaler les tablées. Mais pas question de se lancer en restauration sans formation. En janvier 2017, elle entamait in extremis le programme d'études professionnelles en cuisine à l'École hôtelière de la Capitale, à 54 ans. Pas facile ! Non seulement elle quittait Montréal pour Québec, mais elle se retrouvait entourée de jeunes de 18 ans. « J'avais l'âge du prof », s'esclaffe-t-elle. Très vite, pourtant, elle s'est sentie à sa place : « Je me redonnais un métier. Tout pouvait ensuite arriver. »

L'étincelle

Et c'est justement ce qui s'est produit. Cet été-là, Régis la rejoignait pour faire son diplôme d'études professionnelles en pâtisserie. « En me voyant triper, il a eu le goût de faire le saut lui aussi. On allait à l'école ensemble. C'est rare, ça, dans une vie de couple ! » jure Diane en souriant.

Après une enfilade de stages dans les cuisines d'établissements réputés, à s'échiner debout à préparer les aliments, elle s'est prise à rêver : et si elle ouvrait son propre café ? Régis, bien sûr, a embarqué.

Les week-ends, le couple ratissait la métropole pour y trouver un local. En entrant dans celui de l'avenue du Parc, le rêve est devenu réalité : il y avait un espace pour la restauration et un autre pour la pâtisserie. Le 1er juillet 2018, Diane et Régis prenaient possession des lieux, qu'ils rebaptiseraient Café de la montagne.

L'union fait la force

Tout naturellement, les garçons se sont greffés à eux. « Félix, c'est un touche-à-tout, dit Diane, fièrement. Il s'occupe du site web, du marketing, de la comptabilité... Antoine, c'est un roc, responsable du service, de l'embauche et des horaires. »

Même si ni l'un ni l'autre ne se destinent à une carrière en restauration - Félix s'intéresse à l'agriculture urbaine et Antoine étudie le droit -, ils se donnent à 100 %, épaulés par leurs blondes.

Et Guilherme, dans tout ça ? Dès le départ, Diane l'a appelé en renfort. « On a étudié ensemble, cuisiné côte à côte et fait tous nos travaux de session en équipe. Il a une solide expérience, un talent fou et le désir de s'investir. » Brésilien d'origine, le jeune trentenaire s'est trouvé ici une nouvelle famille.

« Toute seule, je n'aurais jamais pu me lancer dans l'aventure, reconnaît Diane. Des épreuves, il y en aura. Mais je sais qu'on peut compter les uns sur les autres. Ensemble, on est forts. »

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