On le boit pour le simple plaisir, mais le vin, c'est tout de même complexe. Pas étonnant que ceux qui l'apprécient s'interrogent souvent à son sujet. Comme ce sont habituellement les mêmes questions qui nous tracassent tous, on s'offre un petit cours de vin 101 avec Maxime Lavallée, sommelier au restaurant Manitoba, à Montréal.

Mythe ou réalité : plus le vin est cher, meilleur il est?  

Bien qu'il ne soit pas rare de dénicher de bonnes bouteilles à moins de 20 $ - je pense notamment à certains blancs grecs qui sont surprenants pour le prix -, la catégorie des vins oscillant entre 20 $ et 30 $ offre le meilleur rapport qualité-prix. Au-delà de 40 $ ou 50 $ la bouteille, on est dans une autre logique marchande, qui ne garantit absolument pas que le produit soit meilleur. Certains vins de grands châteaux sont vendus huit fois ce qu'ils coûtent à produire. C'est comme dans tout : on paie parfois le prix fort pour l'étiquette.

Bouchon de liège ou capsule dévissable, les deux se valent?

Parce que le liège et son geste de débouchage font partie d'une tradition de l'art de la table, on associe parfois les bouteilles dévissables à de la piquette. Et pourtant... De réputés châteaux de Bordeaux favorisent ce bouchon pour démontrer que c'est une option valable même pour les grands crus. S'il y a une chose, la capsule assure que le jus ne sera jamais bouchonné (contaminé par une bactérie dans le liège). Néanmoins, comme son utilisation est récente, seul le temps nous dira si le bouchon dévissable permet aux vins de garde de vieillir aussi bien qu'avec                                                            le liège.

D'ailleurs, on fait quoi avec un vin bouchonné?

Si on a l'impression que la boisson goûte étrangement le carton mouillé, on a affaire à un vin contaminé par le liège. Ce goût sera d'ailleurs plus prononcé une fois le vin aéré. Rien n'empêche de le boire, mais ce ne sera pas plaisant. Et rappelez-vous que si un vin n'est pas buvable, il ne sera pas meilleur pour cuisiner. Bref, on ne se questionne pas trop et on rapporte (sans gêne aucune!) ladite bouteille à la Société des alcools du Québec (SAQ) pour un remboursement.

Comment conserver le vin d'une bouteille entamée? 

On replace simplement le bouchon original, ou mieux, on utilise un système muni d'une valve qui permet de faire le vide d'air dans la bouteille. Au contact de l'air, le vin s'oxyde et se dégrade rapidement. Dans de bonnes conditions, il se conservera de deux à trois jours. Je préfère mettre la bouteille ouverte au frigo, puisque la chaleur est le pire ennemi du vin.

Photo : Stéphanie Lambert

Doit-on carafer son vin?

C'est du cas par cas. Si on ouvre une bouteille et qu'on aime ce qu'on y goûte, rien n'oblige à transvider le vin dans un autre récipient. Mais si on reçoit, on peut le passer en carafe pour le plaisir, puisqu'on boit aussi avec les yeux. De façon générale, les vins jeunes profiteront d'un coup d'oxygène pour s'ouvrir et donner plus de plaisir en bouche. À l'inverse, un très vieux vin qui a du dépôt doit être manipulé avec soin. Il est même possible que l'oxygénation lui nuise au point de faire tomber le fruit rapidement.

Existe-t-il un verre universel pour le vin?

Si on veut limiter la verrerie, je suggère le Riedel Ouverture Rouge (14,95 $ chacun sur vinumdesign.com), parfait pour le rouge, le blanc et le rosé.

Photo : Riedel