Avec ses pommettes hautes et ses longs cheveux blonds, Lindsey Vonn ressemble à ces héroïnes de séries américaines, mais si la nouvelle championne olympique de descente était déjà la star du ski alpin, les Etats-Unis ont attendu les Jeux pour voir en elle une Michael Phelps au féminin.

Championne, Vonn, 25 ans, l'est jusqu'au bout des ongles. Visage toujours bien maquillé, sourire aux lèvres, l'Américaine soigne autant son apparence que ses trajectoires sur la piste.

Elle qui avait déjà deux grands globes de cristal, quatre petits globes et quatre médailles mondiales - deux d'or et deux d'argent -, a complété mercredi sa riche collection du plus prestigieux de tous les titres: l'or olympique de la descente.

Mais cette boulimique ne s'arrêtera pas là, ni aux Jeux, ni en Coupe du monde. Avec neuf victoires déjà cette saison sur le circuit, cette fonceuse est bien partie pour remporter le classement général de la Coupe du monde pour la 3e fois de suite.

«Ca a l'air facile, mais cela ne l'est pas, il y a énormément de travail derrière», n'a cessé de répéter cet hiver la skieuse née dans le Minnesota, alors qu'elle a écrasé toute concurrence en remportant cinq descentes de suite et en montant sur tous les podiums en super-G.

A voir la voir débouler à 110km/h, cheveux au vent, et franchir la ligne d'arrivée les bras en l'air, on en oublierait que chutes et blessures graves font partie des risques du ski alpin: «Je me sens très solide physiquement et bien en place sur mes skis, alors je sais ce que je dois faire pour gagner».

Travail et mariage

«Elle est très professionnelle, et cela commence par une préparation physique de folie», note Jim Tracy, l'entraîneur de l'équipe féminine américaine. «Elle est accroc à la victoire, c'est peut-être pour ça qu'elle s'entraîne si fort pour gagner.»

En été, Lindsey Vonn passe six à huit heures par jour, six jours sur sept, dans la salle des musculation. «Je n'ai jamais vu un skieur s'entraîner autant, et avec tant de régularité qu'elle», confie son mari, Thomas Vonn. «Quand j'étais skieur moi-même, j'en faisais peut-être la moitié!», ajoute l'ancien géantiste américain.

Depuis que les deux skieurs se sont passé la bague au doigt en septembre 2007, l'ex-mademoiselle Kildow n'a cessé de vanter les vertus du mariage pour sa carrière. Elle qui était connue comme une casse-cou, frôlant souvent la correctionnelle, comme ce fut le cas à l'entraînement à la descente des Jeux en 2006 sur la piste de Sestrières, a appris à mettre de la sagesse dans sa vitesse.

L'idée de chausser des skis d'hommes, plus exigeants et donc plus difficiles à faire tourner, vient aussi de lui. «Mon rôle est de lui apporter ce dont elle a besoin. Si quelque chose la tracasse, que cela soit sur la piste ou au niveau de ses chaussures de ski, ou de la confiance, nous en parlons», explique Thomas Vonn.

Certains maris pourraient avoir des problèmes d'ego face à un tel phénomène, mais l'Américain jure que ce n'est pas son cas: «Avoir une femme qui peut battre son mari, c'est le rêve !»