Erik Guay aime bien sa situation actuelle. Il n'est pas celui sur qui on compte pour mener la charge, aux Jeux olympiques de Vancouver, au nom de l'équipe canadienne de ski alpin.

C'est Manuel Osborne-Paradis qui aura ce statut.

«Ça fait mon affaire», a déclaré le vétéran skieur de Mont-Tremblant cette semaine, à son arrivée à Vancouver, tout juste avant de se diriger vers Whistler en vue de la première descente d'entraînement. Celle-ci aura lieu mercredi.

«C'est un peu mon plan. Je voulais être plus dans l'ombre cette année. Ce n'est pas une mauvaise chose d'arriver (aux Jeux) avec un peu moins de pression.»

Moins de pression, mais toujours autant de talent et de potentiel. Guay, 28 ans, a accédé au podium à 10 reprises depuis le début de sa carrière à la Coupe du monde de ski alpin. Il avait remporté la descente de Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne, lors de la saison 2006-07.

Et aux Jeux de Turin, il avait été le skieur canadien à venir le plus près de remporter une médaille. Il a raté le bronze d'un centième de seconde lors du super-G masculin. L'Autrichien Hermann Maier avait été le dernier skieur à prendre le départ et il avait délogé le Québécois du podium.

Guay avait par ailleurs raté la descente de ces JO parce qu'il n'était pas suffisamment remis d'une blessure.

Malgré ces Jeux frustrants, le spécialiste des épreuves de vitesse n'a pas l'impression de devoir se racheter quatre ans plus tard.

«Non, pas du tout. C'est certain que terminer quatrième aux Jeux olympiques, ce n'est pas nécessairement ce que tu veux, a-t-il convenu. En arrivant à Turin, je n'avais pas skié depuis 35 jours. J'avais une blessure. J'ai raté la descente. J'ai seulement eu l'opportunité de disputer le super-G. D'arriver là sans entraînement et de terminer quatrième, c'est un succès.»

Gêné en quelques occasions par des malaises au dos cette saison, Guay a eu des résultats inégaux en Coupe du monde cet hiver. Il a réussi trois résultats parmi les 10 premiers en super-G, dont une quatrième place à Lake Louise, mais il n'a pu faire mieux qu'une 11e place en descente.

Sauf que Guay, de son propre aveu, est un skieur qui fonctionne par séquences. Et sa cinquième place lors du super-G de Kitzbuehel, le 22 janvier dernier, est peut-être de bon augure.

«On avait un plan de match en tête depuis le début de l'année, a souligné Guay. Que ça débloque, que ça aille de mieux en mieux à l'approche des Jeux. Je l'ai bien montré à Kitzbuehel, et ça s'est bien déroulé dernièrement à l'entraînement. J'ai eu de bonnes descentes, de bonnes sensations.

«Il reste à voir comment ça va se dérouler à l'entraînement cette semaine», a ajouté le skieur de Mont-Tremblant, qui participera à la descente officielle de samedi, puis au super-G du vendredi 19 février.

Guay aime bien le tracé de la montagne de Whistler Creekside, mais reste à savoir si ce sentiment de confort se traduira vraiment par un avantage du terrain.

«Il y a tellement d'éléments qu'on ne contrôle pas. La neige peut changer, la luminosité, le tracé. C'est avantageux de connaître la piste, mais au bout du compte ça peut aller plus vite que prévu, comme ça pourrait être plus lent.

«Je pourrai mieux vous le dire après la course de samedi.»