Le Suisse Simon Ammann est devenu samedi le premier sauteur à skis à mettre la main sur quatre médailles d'or olympiques individuelles quand il a remporté l'épreuve du grand tremplin à Vancouver.

Ammann, qui a de nouveau utilisé ses fixations controversées, a réussi le meilleur saut des deux rondes et devancé quatre Autrichiens qui n'étaient pas heureux de le voir exploiter son équipement.

Le vétéran Polonais Adam Malysz s'est emparé de l'argent, et l'Autrichien de 20 ans Gregor Schlierenzauer a mérité le bronze - soit le même ordre que lors de la compétition au petit tremplin.

Aucun Canadien n'était au nombre des 31 participants inscrits.

Ammann a pris les commandes dès le premier tour en réalisant un saut incroyable de 144 mètres - sept mètres plus loin que Malysz. Fort de sa confortable avance, il s'est concentré sur un atterrissage réussi à son deuxième saut, qui a atteint 138 mètres.

«Que puis-je dire? J'étais tellement nerveux là-haut, a déclaré le vainqueur. J'ai toujours cette force magique qui me fait sauter loin, ici. C'est franchement étonnant.»

Ses rivaux abondaient dans le même sens.

«Il a sauté de façon incroyable», a dit Malysz.

«Simon est vraiment étonnant», a renchéri Schlierenzauer.

Ammann a surclassé ses deux poursuivants avec un total de 283,6 points, contre respectivement 269,4 et 262,2 points.

Après son atterrissage dans la portion plane du parcours à son deuxième saut, Ammann a levé son poing droit vers le ciel et pointé la foule, observant attentivement le tableau indicateur pour savoir par combien de points il avait battu ses rivaux.

Ce ne fut même pas près.

Il avait aussi remporté les deux épreuves à Salt Lake City, en 2002, alors qu'il n'était qu'un impétueux jeune homme de 20 ans venu de nulle part. Il a rebondi cette année après avoir constitué une déception à Turin en 2006.

Le Finlandais Matti Nykanen a aussi gagné quatre médailles d'or aux Jeux olympiques, mais l'une d'entre elles a été obtenue par équipe.

Les Autrichiens jaloux?

La Fédération internationale de ski avait rejeté vendredi une plainte de l'équipe autrichienne, à savoir que les fixations d'Ammann contrevenaient aux règlements et lui procuraient un avantage injuste.

Les fixations habituelles utilisent une courroie élastique à l'arrière du pied. Dans la version suisse, la botte est attachée à un manche de fer qui courbe vers l'avant lorsque le sauteur incline son corps presque parallèlement à ses skis.

Salon les Autrichiens, ce type de fixations aide Ammann à sauter plus loin en lui procurant un avantage aérodynamique.

Ammann assure n'avoir jamais craint que ses fixations soient interdites, et Malysz a suggéré que les Autrichiens étaient jaloux ou qu'ils souhaitaient déstabiliser le meneur au classement général de la Coupe du monde.

Les Autrichiens demeurent néanmoins largement favoris pour remporter la compétition par équipe lundi prochain.