Charles Hamelin est entré dans l'histoire du patinage de vitesse courte piste canadien en devenant l'un des rares patineurs à remporter trois médailles individuelles et quatre médailles au total dans une manche de la Coupe du monde.

La «Locomotive de Ste-Julie», déjà vainqueur des 1500m et 500m, samedi, à l'aréna Maurice-Richard, a ajouté aujourd'hui une médaille de bronze dans le 1000m et une d'argent au relais 5000m.

«Je voulais obtenir un maximum de podiums en fin de semaine et j'en ai quatre en quatre courses, avec deux médailles d'or, a raconté Hamelin.

«C'est ma meilleure performance en carrière dans une Coupe du monde et je l'ai réussie ici, à Montréal, devant mes parents, mes amis et les amateurs québécois. Je ne pouvais vraiment demander mieux.»

Hamelin avait dit avant la compétition qu'il était important pour les patineurs canadiens de passer un message à leurs rivaux devant leurs partisans. «Je crois qu'on a pas mal réussi», a estimé le patineur de 25 ans qui sera le meneur de l'équipe canadienne à Vancouver.

«Je suis surtout très fier de ma victoire au 1500m, une distance sur laquelle les Canadiens ont souvent eu des malchances au cours des dernières années.

«C'était important de montrer qu'on peut y faire aussi bien qu'au 500m ou au 1000m.»

Hamelin a aussi triomphé au 500m. «J'ai pris un super départ et j'ai contrôlé la course. François-Louis (Tremblay) m'a passé brièvement, mais j'ai pu reprendre le premier rang et le garder jusqu'au bout.»

Dimanche, dans la finale du 1000m, Hamelin a été impuissant face aux Coréens Sung Si-Bak et Lee Jung-Su. «Je me suis retrouvé coincé derrière eux et je ne pouvais rien faire. Je me suis contenté d'assurer ma troisième place.

«La prochaine fois, je devrai éviter de les laisser passer devant.

«Mais ça fait aussi partie de notre préparation. Au plan stratégique, il va falloir se méfier des Coréens et des Chinois; quand ils sont plusieurs en finale, ils travaillent en équipe pour empêcher leurs rivaux de passer.

«Je crois avoir la technique et la vitesse pour être devant et éviter leurs pièges.»

Hamelin pourra aussi miser sur l'appui de ses coéquipiers, François-Louis Tremblay (4e du 500m), François Hamelin (7e du 1000m), Guillaume Bastille et Olivier Jean (8e au 500m).

Au relais 5000m, les Canadiens ne se sont inclinés que par cinq centièmes de seconde face aux Coréens, passant là aussi un message très clair en vue des Jeux de Vancouver.

Tremblay, qui a assuré le dernier relais, s'en voulait un peu. «Je n'ai pas vu arriver le Coréen par l'extérieur et je n'ai pas eu le temps de réagir, a-t-il dit. Ça a joué dur pendant toute la course, des deux côtés, et je crois que les Coréens (qui étaient dominants depuis le début de la saison) ont été surpris de nous voir si près.»

Oliver Jean, qui a connu un week-end plus difficile avec deux disqualifications, était heureux d'avoir conclu la compétition avec un bon relais. «J'ai été très régulier dans cette course, très stable, comme tous les patineurs de l'équipe. On est tout près des Coréens et on sait qu'on peut encore améliorer des choses.

«Par ailleurs, je n'ai pas obtenu les performances que j'attendais en fin de semaine, même si j'étais en super forme et que j'étais à la maison. J'ai eu de la difficulté à gérer mes émotions. Ce sera bien de disputer la dernière Coupe du monde avant les Jeux à l'étranger. Ça nous permettra de nous regrouper et de parfaire notre préparation.»

L'équipe canadienne sera à Marquette, aux États-Unis, la semaine prochaine. En raison de la disqualification de Jean au 1000m, vendredi, les Canadiens devront placer leurs trois patineurs dans les 10 premiers de cette épreuve pour assurer la qualification de trois Canadiens au 1000m des Jeux olympiques de Vancouver.

«On devrait y arriver, a estimé le directeur des programmes de l'équipe canadienne, Yves Hamelin. Ce sera la dernière Coupe du monde avant les Jeux, la dernière occasion de parfaire notre préparation en course. Mais nous serons prudents. La patinoire de Marquette a des rampes rigides et les chocs sont plus rudes.

«Pour nous, a poursuivi Hamelin, la dernière répétition générale, c'était ici. Et on l'a réussie!»