La vedette québécoise du patinage artistique Joannie Rochette est arrivée à Vancouver, mais ses fans devront patienter jusqu'à la semaine prochaine pour la voir en compétition aux Jeux olympiques.

En attendant, Rochette compte vivre chaque moment, que ce soit sur la glace ou en dehors. Ainsi, elle tentera de réaliser une vieille promesse faite à son père lors des derniers Jeux d'hiver. L'athlète de 24 ans souhaite donc surmonter sa gêne afin de ramener à son père, Normand, un bâton de hockey signé par les gars de l'équipe canadienne aux Jeux de Vancouver.

«Je n'ai pas ramené de bâton de hockey, malheureusement, des Jeux de Turin. J'ai figé devant mes idoles parce que je suis une grande fan de hockey moi-même. Alors, c'est sûr qu'à Vancouver je vais en profiter.»

Il faut dire que la cote de popularité de Rochette, qu'on a vu partout dans les médias depuis sa cinquième place aux Jeux de Turin, risque de lui faciliter les choses.

«Je me suis repris par contre. J'ai eu l'autographe d'Alexander Ovechkin récemment, donc mon père était bien content de ça. Mais à Vancouver, je vais essayer d'en avoir plus.»

Mais avant les loisirs, Rochette aura sans doute la tête ailleurs puisqu'il lui manque toujours une médaille olympique pour compléter sa carrière en patinage artistique. Un but qui n'est pas impossible pour la championne canadienne en titre depuis six ans, et actuelle vice-championne du monde.

Peu importe ce qui arrive, l'athlète de l'Ile Dupas, dans Lanaudière, pourra toutefois compter sur l'appui d'une dizaine de proches qui feront le voyage jusqu'à Vancouver dans les prochains jours pour l'encourager.

«A Vancouver, il va y avoir d'autres membres de ma communauté qui vont venir, des gens qui me supportent depuis que j'ai 11 ans. Mon premier commanditaire Groupe EBI, de Berthier, va être là aussi.»

Son entraîneure, Manon Perron, affiche aussi une grande confiance envers sa protégée.

«On a juste à se regarder puis je sais si c'est une bonne journée ou si quelque chose la dérange. Mais j'ai beaucoup confiance en elle. Souvent, j'ai plus confiance en Joannie, qu'elle peut en avoir en elle-même.»

Les deux femmes entament donc une deuxième aventure olympique depuis qu'elles ont commencé à travailler ensemble il y a 11 ans.

«On est chanceuses, mais en même temps on a fait notre chance en s'entraînant fort et en faisant tout ce qu'il faut pour y arriver, raconte Perron. Mais j'avoue que dans notre pays, c'est le summum.»

Quant à la pression que subissent les athlètes dans de telles circonstances, chacun a ses petits trucs pour bien la gérer.

Ainsi ceux qui verront Joannie Rochette sur le petit écran avant ses performances sur la glace la verront sans doute avec son lecteur de musique dans les mains et les écouteurs sur les oreilles.

«C'est plus pour écouter de la musique, que j'aime, pendant que j'attends pour me distraire.»

Distraction peut-être, mais il y aussi toute une question de motivation à en croire son choix de musique

«Souvent c'est Eye of the Tiger ou What a feeling, ça dépend comment je me sens. C'est souvent la même musique. On dirait qu'en écoutant les mêmes chansons, je me rappelle comment je me sentais à la dernière compétition, puis c'est plus facile pour moi de retrouver les mêmes feelings.»

Puis, avec une certaine sérénité son entraîneure souligne: «à partir du moment que l'athlète te laisse sur le bord de la bande et que la musique part, tu ne peux plus changer rien.»