L'entraîneur-chef de la formation américaine, Ron Wilson, était fier des siens après la défaite crève-coeur de 3-2 subie en prolongation face au Canada.

«Je veux féliciter le Canada. Ils ont joué un grand match, mais en même temps que je dis cela, je ne peux m'empêcher de penser que nous avons aussi bien joué. Je crois que les deux clubs sortent gagnants de cette partie, tout comme le hockey en général.

«C'est difficile de perdre un match comme ça, mais je n'aurais pas pu exiger plus de la part de mes joueurs. Cette équipe a mieux joué que n'importe quelle équipe que j'ai dirigée.»

Plusieurs de ses troupiers avaient cependant la mine bien basse après cette rencontre. Les sports d'équipe sont cruels en cela: on ne gagne jamais la médaille d'argent, on perd plutôt l'or. Brooks Orpik trouvait une mince consolation dans le fait que ce soit son coéquipier des Penguins de Pittsburgh Sidney Crosby qui ait procuré cette victoire aux Canadiens.

«Je l'ai vu marquer des buts de la sorte tellement souvent avec les Penguins. Si nous avions à perdre ce match, je suis au moins content que ce soit lui qui nous ait battus.»

Il estime toutefois que ses coéquipiers américains éprouveront éventuellement de la fierté de cette médaille d'argent.

«Nous avons poussé le Canada en prolongation du match final. Avant de commencer ce tournoi, plusieurs ne croyaient pas en nos chances de remporter une médaille. Je pense que les gars en seront fiers une fois la déception initiale passée.»

Le capitaine de la formation, Jamie Langenbrunner, était d'accord avec lui.

«C'est certain qu'un jour, nous serons fiers de ce que nous avons accompli, a-t-il noté. Mais nous sommes venus ici en croyant que nous pouvions remporter la médaille d'or. Ce sera difficile à avaler. Nous avons livré une dure bataille. De marquer avec un peu plus de 20 secondes à faire (24,4 exactement) démontre tout le caractère dont dispose ce club. Les gars avaient une attitude de battants, mais que pouvez-vous faire?»

Ce but tardif de Zach Parisé avait d'ailleurs ragaillardi les porte-couleurs des États-Unis.

«Après avoir marqué ce but, nous étions certains que nous allions l'emporter en prolongation, a raconté Parisé. C'est difficile d'exprimer clairement ce que nous ressentons présentement. Nous sommes très déçus.»

Quelques-uns d'entre eux ont éprouvé une certaine satisfaction d'avoir pu prendre part à cette rencontre unique.

«C'est quand même super, a indiqué Paul Stastny. Nous sommes passés si près de l'emporter. Ca aurait pu aller d'un côté comme de l'autre en prolongation. Mise à part une victoire, on n'aurait pas pu demander mieux. De disputer ce match ici, contre le Canada, c'était grandiose.»

«Je pense que ce match a démontré tous les bons côtés du hockey, a ajouté Langenbrunner. Ce fut un match qui fut amusant à disputer, bien que nous aurions aimé nous trouver du côté des vainqueurs. Notre équipe a accompli de grandes choses dans ce tournoi et nous devrions être fiers.»De bons mots pour Miller

Ron Wilson a évidemment eu de bons mots à l'endroit de son gardien Ryan Miller, qui a de nouveau connu un grand match. Celui qui a été choisi le joueur le plus utile du tournoi a bloqué 36 tirs dans la défaite.

«C'est probablement le meilleur gardien au monde, à tout le moins de la LNH, en ce moment, a dit l'entraîneur. Il nous a donné une chance de l'emporter. Malheureusement, nous n'en avons pas profité.»

«Nous nous sommes donné une bonne chance de gagner, surtout après avoir tiré de l'arrière 2-0, a analysé le gardien. Mais la prolongation est cruelle, surtout quand vous perdez.»

Quand est venu le moment d'échanger une poignée de mains avec les Canadiens, Lindy Ruff, son entraîneur chez les Sabres, a eu une longue conversation avec lui.

«Il était juste content de la façon dont je m'étais comporté au cours des deux dernières semaines, a raconté Miller. Il l'a dit d'une façon bien gentille, mais ça ne m'a pas vraiment aidé à accepter cette défaite.»