L'intelligence, la passion, la confiance, la possession d'un sixième sens pour le hockey et la capacité de marquer des buts spectaculaires sont toutes des qualités qui font immédiatement penser à Sidney Crosby.

Mais il n'est pas le seul à pouvoir se les attribuer; l'attaquante de l'équipe féminine canadienne Marie-Philip Poulin les possède également et les a développées au même âge que Crosby.

L'athlète de 18 ans de Beauceville est la plus jeune joueuse de l'équipe canadienne et aussi l'une de ses plus talentueuses. Elle représente l'avenir de l'équipe de hockey féminine, à l'image de Crosby du côté des hommes.

«C'est ce que les gens disent, qu'elle est la Sidney Crosby du hockey féminin, a acquiescé la gardienne Kim St-Pierre. J'aurais tendance à la croire. Elle n'a que 18 ans et on la voit déjà dans le cadre des faits saillants de TSN. Je crois qu'elle a le talent pour devenir la meilleure.»

Habile avec la rondelle et possédant un sixième sens près du filet, Poulin marque des buts qui amènent les spectateurs au bout de leur siège et les poussent à retenir leur souffle avant de s'exclamer: «Beau but!». Son filet contre la Suisse, le huitième du match pour le Canada, était l'un de ces buts.

L'assistant entraîneur du Canada, Peter Smith, apprécie la vision du jeu de la jeune femme. «Si j'étais l'autre équipe, je m'assurerais de la couvrir et de la couvrir rapidement.»

Marie-Philip Poulin se dit très reconnaissante envers son frère, Pier-Alexandre, qui joue à l'attaque pour l'Université de Moncton et qui l'aurait aidée à être créative lorsqu'elle manie la rondelle, alors qu'ils s'amusaient ensemble à la maison. «Il m'aide depuis que je suis petite. Je lui dois beaucoup», a confié Poulin, qui porte un collier de perles reçu en cadeau de sa mère Danye sous son maillot de hockey pendant les matchs.

Comme Crosby, Poulin n'est pas très imposante physiquement à 5'7 et 159 livres, mais elle s'est entraînée de façon à avoir de bonnes jambes. «Elle s'entraîne avec Caroline Ouellette. Elles lèvent les mêmes poids et elle n'a que 18 ans, a expliqué Kim St-Pierre. Elle a un don, physiquement, mais elle travaille fort. (...) A l'entraînement, elle me déjoue chaque fois.»

Poulin est perçue comme l'étoile montante de l'équipe canadienne depuis qu'elle a mené le championnat des marqueuses pour les moins de 18 ans, alors qu'elle n'avait que 16 ans. Elle a obtenu 14 buts et neuf mentions d'aide en 26 matchs internationaux avec le Canada, incluant trois buts et une aide dans ses trois premiers matchs olympiques à Vancouver.

Poulin pourrait cependant mettre plus de temps que Crosby à assumer un rôle de leader au sein de l'équipe nationale. A 22 ans, Crosby est assistant capitaine de l'équipe olympique. Celle qui a déjà été d'une timidité maladive, surtout en anglais, ne fait que commencer à sortir de sa coquille depuis les quelques mois qu'elle a passés à Calgary, avec son équipe, en préparation pour les Olympiques. Elle parle un peu plus maintenant, mais pas beaucoup.

Comme la confiance d'une jeune joueuse peut être fragile, les entraîneurs canadiens ont pris les mesures nécessaires pour s'assurer que Poulin ne serait pas trop secouée en arrivant aux Jeux. Bien qu'elle ait déjà joué sur le premier trio au côté d'Haylay Wickenheiser, l'entraîneuse Melody Davidson l'a fait évoluer avec Jennifer Botterill et Gina Kingsbury pendant les Jeux, afin qu'elle ait moins de pression pour produire.

«Je peux toujours retourner à ce trio si je veux, a expliqué Davidson. Il faut seulement qu'elle soit le plus confortable possible à ses premiers Olympiques.»