Comme 16 de ses coéquipiers d'Équipe Canada, Jonathan Toews a été sélectionné en première ronde lorsqu'il a frappé à la porte de la LNH en 2006.

Comme huit d'entre eux, Toews est capitaine de son équipe dans la LNH, les Blackhawks de Chicago.

Et comme tous les joueurs avec qui il cohabite à Vancouver, le joueur de centre franco-manitobain défend l'honneur de son pays en raison de son talent, de sa vitesse, de sa vision et de toutes les qualités qui font déjà de lui l'un des bons joueurs de la LNH. L'un des meilleurs au Canada.

Mais en dépit de toutes ses qualités, Jonathan Toews est aussi le benjamin d'Équipe Canada.

Il aura 22 ans le 29 avril prochain.

Et contrairement à Sidney Crosby, son aîné par 16 mois à peine, Toews ne flirte pas avec le premier rang des marqueurs de la LNH.

Du moins pas encore.

Le capitaine des Blackhawks de Chicago revendiquait 49 points en 55 matchs avant de mettre le cap sur Vancouver. À sa troisième saison dans la LNH, il affiche une récolte de 172 points en 201 rencontres.

C'est du solide.

Mais on est loin des 42 buts et 78 points amassés par Crosby jusqu'ici cette année. Loin aussi de ses 475 points en 351 matchs en carrière.

Une place à faire

Pourtant, lors du premier match, lorsque le Canada s'est défendu à trois contre cinq, c'est Jonathan Toews qui s'est retrouvé sur la patinoire avec Scott Niedermayer et Shae Weber.

Et lorsqu'est venu le temps de briser l'égalité en tirs de barrage contre la Suisse, c'est aussi Toews que Mike Babcock a envoyé sur la patinoire entre Sidney Crosby et Ryan Getzlaf.

Doit-on voir dans ces sélections un message visant à confirmer que Toews, malgré son âge et son expérience limitée, est membre à part entière de cette équipe?

«C'est une bonne observation, mais ça ne m'a jamais traversé l'esprit. J'ai envoyé Toews à trois contre cinq parce que j'avais besoin d'un centre gaucher pour disputer la mise en jeu. Si j'avais eu besoin d'un droitier, c'est Bergeron qui serait allé», a répondu Babcock.

Questionné sur le même sujet, Jacques Lemaire a ajouté que ces décisions allaient de soi.

«On n'a pas envoyé Toews sur la glace pour qu'il se fasse un nom. Il en a déjà un. Et un bon. On l'a envoyé parce que c'est un excellent joueur de hockey et qu'on sait qu'il peut faire le travail. Ce que ça donne dans le vestiaire entre les gars? C'est certainement bon pour lui, mais c'est une affaire qui se règle entre eux», a ajouté Lemaire.

Quant au principal intéressé, il a convenu avoir apprécié la confiance qu'on lui a démontrée.

«J'arrive dans un vestiaire que certains gars occupent depuis des années. Tout en les respectant, je dois profiter des occasions qui me sont présentées pour démontrer que j'ai ma place. Et la seule façon d'y arriver est de contribuer aux victoires. Peu importe ce que je fais», a commenté le benjamin de l'équipe canadienne.

Renversant!

Comme tous ses coéquipiers, Jonathan Toews profitait d'une journée familiale hier. Les plus vieux ont quitté le Village olympique pour retrouver femmes et enfants. Toews a renoué avec ses parents.

«On vient de prendre le lunch et Jonathan se repose dans notre chambre. On va aller prendre un bon souper avec des amis et le laisser rejoindre l'équipe en soirée», a indiqué Andrée Gilbert, la mère du petit dernier d'Équipe Canada.

Témoin privilégiée de toutes les étapes franchies par son fils pour atteindre la LNH, Andrée Gilbert peinait à qualifier ses sentiments quant à sa présence aux JO et au rôle qu'on lui confie.

«C'est renversant! Je ne vois pas d'autre mot. Jonathan n'a jamais été le meilleur joueur de son équipe, mais il a toujours pris les moyens pour se dépasser et rejoindre les meilleurs. C'est exactement ce que je le vois faire depuis que nous sommes ici», a indiqué la Beauceronne d'origine.

«Le travail est une grande valeur chez nous et Jonathan l'applique dans tout ce qu'il fait depuis qu'il est tout jeune. Ça partait du dessin à la maternelle qui devait être parfait jusqu'aux niveaux à franchir en natation ou les ceintures à décrocher en taekwondo. Au hockey, j'ai plusieurs fois cru qu'il avait atteint ses limites. Mais nous voici rendus avec lui aux Jeux olympiques. Comment j'ai dis ça tantôt? C'est renversant!»