Jaromir Jagr a marqué le but gagnant pour un deuxième match de suite aidant la République tchèque à battre la Lettonie 5-2 vendredi à la Place du hockey à Vancouver.

Mais ce n'est pas de ses deux buts en deux rencontres ou de ses trois points et neuf tirs (sept contre la Lettonie) qui intéressaient les journalistes.

Ce qui les intéressait, ce sont les probabilités de revoir Jaromir Jagr dans la LNH l'an prochain.

Surtout qu'il affiche une meilleure forme aux Jeux de Vancouver, où il vient de célébrer (15 février) ses 38 ans, qu'à ses dernières saisons dans la LNH avec les Rangers de New York.

«C'est parce que vous ne m'avez pas vu jouer depuis deux ans. J'ai perdu plus de sept kilos et c'est de cette façon que je joue maintenant. J'ai dû améliorer ma forme en raison de la surface des patinoires en Russie. On patine davantage là bas. On s'entraîne plus encore que dans la LNH. Je suis plus explosif qu'avant», a claironné Jagr.

Et la LNH?

«J'aimerais rejouer dans la LNH. Je ne sais pas si cela arrivera, mais j'aimerais vraiment m'y retrouver à nouveau. J'ai été très bien traité en Russie - des informations indiquent qu'il a touché 20 millions $ avant même d'entreprendre sa première saison avec le Omsk Avangard - et ce serait difficile de tourner le dos à la KHL. Mais après deux ans en Russie, je suis un meilleur joueur que je ne l'étais à mon arrivée là-bas. Et ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. J'ai connu l'une de mes meilleures saisons dans la LNH à mon retour du lock-out en 2005 - 54 buts et 123 points avec les Rangers de New York - et ce serait encore la même chose», a expliqué Jagr qui sera joueur autonome une fois la saison terminée.

«Je ne sais pas ce qui m'attend l'an prochain. Où je jouerai. Je vais compléter mon contrat, mais oui, j'aimerais revenir dans la LNH», a plusieurs fois répété Jagr.

Jaromir Jagr a disputé 18 saisons dans la LNH.

Onze avec les Penguins de Pittsburgh avec qui il a soulevé deux coupes Stanley en plus de connaître une saison exceptionnelle de 62 buts et 149 points en 1995-1996.

Il a ensuite passé trois saisons à Washington avant d'en disputer quatre avec les Rangers à New York.

En 1273 matchs disputés dans la LNH, Jagr a marqué 646 buts et ajouté 953 passes pour une récolte de 1599 points.

«Plusieurs journalistes me demandent depuis notre arrivée si je suis surpris par les performances de Jaromir. Vous êtes peut-être surpris, mais je ne le suis pas du tout. Il a deux ans de plus, c'est vrai. Mais regardez-le aller. Il a encore le même talent qu'il avait dans le passé», a plaidé Tomas Plekanec.

Victoire sans éclat

Dans l'ombre de la sortie de Jaromir Jagr, la République tchèque a remporté une victoire sans éclat de 5-2 aux dépens de la Lettonie.

David Krejci, Toms Plekanec et Jaromir Jagr ont marqué sur les cinq premiers tirs de leur équipe. C'était déjà 3-0 après 5 :07 de jeu seulement.

Tomas Kaberle a ajouté un 4e but avant que les Lettons ne s'inscrivent aux pointage.

Kristaps Sotnieks a d'abord déjoué Tomas Vokoun.

Son compatriote Girts Ankipans l'a imité moins de trois minutes plus tard.

Le jeu s'est alors fermé et les Tchèques ont écoulé le temps jusqu'à ce que Patrick Elias ne coupe une passe en zone défensive pour dégager et marquer dans un filet désert.

«Je suis content de la victoire, mais pas vraiment de la façon dont nous avons joué. Cela dit, ce sont des matchs difficiles à jouer. Ils se repliaient à cinq en zone neutre limitant notre marge de manoeuvre. Il faudra mieux jouer qu'on vient de le faire lors de notre prochain match, car nous affronterons la Russie. Mais ce sera plus ouvert, nous serons en mesure de mieux orchestrer nos attaques. Car ce soir, je nous donnerais une note de 4 sur 10 pour la qualité de notre exécution», a indiqué Plekanec qui a marqué deux fois sur les 7 tirs obtenus au cours des deux premières rencontres.

Être bons et chanceux

Impliqués dans quelques rumeurs de transactions, le gardien Tomas Vokoun a indiqué avoir eu vent de ces rumeurs, mais ne rien avoir entendu de concret.

«Randy (Sexton, directeur général des Panthers de la Floride) m'a envoyé un message de bonne chance avant le tournoi. Pour le reste, je ne sais rien. Je profite pleinement de mon expérience ici. C'est merveilleux de voir les gens afficher autant leurs couleurs et goûter à l'atmosphère lors des matchs. Disons que je n'ai pas cette chance dans le sud de la Floride», a indiqué le gardien des Panthers.

Des spéculations reliées à la taille démesurée du plastron qu'il cache sous le chandail de son équipe nationale ont fait sourire le gardien tchèque.

«J'ai le même plastron depuis trois ans. Si quelque chose a changé là-dessous, c'est à cause du buffet qui est ouvert 24 heures par jour au Village olympique. J'ai peut-être pris quelques kilos...»

Questionné sur les chances de voir son pays remporter la médaille d'or, Jaromir Jagr est demeuré prudent.

«Toutes les équipes en présence peuvent gagner. Nous ne sommes pas favoris. C'est clair. Mais toutes les équipes sont bonnes. Elles peuvent toutes gagner. Une portion de chance fera la différence. Espérons qu'elle sera de notre côté», a indiqué Jagr qui s'est frotté le menton lorsqu'on lui a fait remarquer que des poils blancs avaient fait leur apparition.

«Je ne sais pas d'où ça vient tout ça. En fait non, je le sais, c'est moi qui les ai teints», a tenté de faire croire le hockeyeur qui, à l'exception des poils blancs qu'il traine au menton, a encore des allures d'éternel adolescent.