Pour venger le désastre de Turin, il y a quatre ans, le Canada aura besoin d'un Martin Brodeur au sommet de sa forme, d'une défensive étanche et solide devant lui et d'une attaque capable de rivaliser avec celles des Russes et des Suédois qui occupent les places de favoris avec le Canada à quelques jours des premiers matchs du tournoi olympique de Vancouver 2010.

Et bien qu'il ait plusieurs fois insisté sur l'importance de l'effort collectif de ses joueurs, Steve Yzerman a reconnu que Sidney Crosby occupait une place spéciale au sein de son équipe.

«Sidney n'a que 22 ans. Mais il est tout en force. Il n'a pas de faiblesse. Il est le visage du hockey au Canada et il est prêt à se donner entièrement à la cause de notre équipe et à notre quête de médaille d'or», a lancé un Yzerman fort élogieux à l'endroit de l'un de ses plus jeunes protégés.

«Sidney a amélioré au fil des dernières saisons tous les aspects de son jeu. Il était excellent, il est meilleur encore et il le deviendra encore davantage tant il apporte de l'importance aux petits détails et tant il consacre les efforts nécessaires pour poursuivre son développement», a ajouté Yzerman.

Crosby disputera, dimanche après-midi, à Pittsburgh, son dernier match avant de mettre le cap sur Vancouver. Il affrontera les Predators de Nashville contre qui il tentera de mousser sa fiche de 41 buts et de 76 points qui le plaçait, samedi, aux deuxième et troisième rangs dans la LNH.

Mais au-delà des statistiques, du talent et de l'envergure de Sidney Crosby, Steve Yzerman assurait que son jeune joueur et tous ses coéquipiers savaient ce qui l'attendait à Vancouver.

«Lors du camp d'évaluation l'été dernier et lors de l'annonce de la composition de l'équipe en décembre dernier, nous avons rappelé aux 23 joueurs sélectionnés que nous partions à la conquête de la médaille d'or. Avec tout ce que cela veut dire. Ça veut dire que certains joueurs devront changer de rôle, que d'autres auront moins d'utilisation qu'ils en ont dans la LNH, qu'ils devront plonger devant des tirs pour la cause de l'équipe et surtout laisser leur égo de côté, car nous amorçons une mission qui dépasse les préoccupations personnelles.»

Conscient que le format du tournoi olympique ouvre la porte à différentes surprises désagréables et coûteuses - la défaite de 2-0 contre les Suisses à Turin a ouvert la voie à la glissade du Canadien jusqu'en septième place en 2006 - Steve Yzerman a tenté de nord-américaniser le défi qui se dressait devant son équipe.

«Il est vrai que tout se décide dans le cadre d'un seul match. Mais j'aborde ce tournoi comme une série finale de la Coupe Stanley. Une série de sept matchs. Tu ne peux pas te faire éliminer lors des trois premières parties (Norvège, Suède, États-Unis) et tu dois remporter les quatre matchs suivants qui te mènent à la conquête de l'or. Mais nous sommes prêts. Nos équipes masculine et féminine sont prêtes et elles visent l'or toutes les deux», a indiqué Yzerman qui admet être bien plus préoccupé par le sort de son équipe à titre de directeur général qu'il ne l'était comme joueur.

«Les joueurs ont encore des matchs à disputer. Ils vont arriver ici et n'auront qu'à faire ce qu'ils font de mieux. Nous avons passé les derniers mois à discuter, à jongler avec toutes sortes de scénarios et mon niveau de préoccupation est beaucoup plus élevé qu'il ne l'était à Nagano et Salt Lake où je n'avais qu'à jouer.»