À vue de nez, il y a Andrei Markov, Tomas Plekanec, Jaroslav Halak, les frères Kostitsyn (si Andrei peut se rétablir à temps) et Yannick Weber.

Cela fait donc six joueurs de l'organisation du Canadien aux Jeux de Vancouver, non?

On allait en oublier un septième!

Un défenseur du nom de Konstantin Korneev, qui a décroché un poste au sein de l'équipe de Russie, appartient également au Tricolore.

On connaît peu de choses de Korneev, qui a été un lointain choix de neuvième ronde en 2002.

«C'est un défenseur relativement petit (5'11 et 181 livres), mais qui joue de façon stable et intelligente», nous explique Nikolai Vakourov, un dépisteur du Canadien qui a souvent eu l'occasion de voir Korneev à l'oeuvre.

On pourrait croire que de retrouver aux Jeux olympiques un ancien choix de neuvième tour est une agréable surprise pour l'organisation.

Mais la réponse de Vakourov est étonnante.

«Son développement a été plus lent qu'on l'aurait souhaité», mentionne le vétéran recruteur.

«Au point de vue physique, Korneev n'a pas développé la stature et la force qu'on anticipait. Son père mesure quand même 6'1.

«Et puis, il s'est retrouvé avec l'Ak Bars Kazan à ses premières saisons et son entraîneur là-bas ne l'aimait pas.

«Les choses vont beaucoup mieux depuis qu'il s'aligne pour le CSKA de Moscou...»

Tellement mieux, en fait, que le club de l'Armée rouge a fait de Korneev son capitaine.

Discret et efficace

Vakourov décrit Korneev comme un défenseur tout en finesse et en constance.

«Ce n'est pas un joueur que vous remarquerez beaucoup lors d'un match», prévient-il.

Mais il faut quand même que la Russie ait vu quelque chose en lui pour l'avoir nommé au sein de sa délégation. On l'a quand même préféré à des vétérans tels Sergei Zubov et Anton Babchuk...

Ce sera loin d'être une première expérience sur la scène internationale pour l'arrière de 25 ans. Korneev compte déjà trois Mondiaux juniors et deux Championnats du monde à son actif.

«J'ai eu l'occasion de le côtoyer lors des derniers Championnats du monde et c'est vraiment un bon joueur», nous a assuré Andrei Markov.

Ce dernier fera-t-il pression auprès de Korneev pour l'inciter à venir jouer en Amérique?

«Ça, ce n'est pas mon travail...» a répondu Markov avec le sourire.

Plus de chances avec Emelin

Cela nous mène à la question à un million de dollars, dans tous les sens du terme: a-t-on des chances de voir un jour Konstantin Korneev porter les couleurs du Canadien?

À vrai dire, les amateurs ne devraient pas fonder trop d'espoirs là-dessus.

Contrairement à Alexei Emelin, un autre défenseur russe dont les droits appartiennent au CH, Korneev n'a jamais manifesté le désir de jouer dans la Ligue nationale.

«Il reste encore deux ans à son contrat dans la KHL où il gagne annuellement un million de dollars exempts d'impôts», rappelle Nikolai Vakourov.

«Si l'on voulait l'attirer ici, il faudrait lui promettre près du double, ce qui équivaudrait à lui assurer une place à la ligne bleue du Canadien.»

Or, s'il est évident que Korneev aiderait les Bulldogs de Hamilton, il n'est pas acquis qu'il pourrait adapter son jeu au style de la LNH.

«Le jeu dans la KHL est totalement différent, explique Vakourov. Les patinoires sont plus grandes, le jeu est davantage axé sur le contrôle de rondelle et il y a beaucoup moins de contacts.»

Le scénario le plus plausible quant à sa venue à Montréal est lié aux problèmes financiers de la KHL.

À l'heure actuelle, des magnats du pétrole maintiennent la ligue à flots, mais la KHL est loin d'être rentable. À moyen terme, si le circuit russe est incapable de soutenir les salaires qu'il verse présentement, Korneev pourrait changer d'idée.

Mais pour l'heure, le Tricolore concentre ses efforts sur Emelin, un arrière de 23 ans qu'il a tenté de mettre sous contrat l'été dernier.

Même si Emelin, de l'Ak Bars Kazan, a été ralenti par les blessures cette saison, le Canadien compte revenir à la charge l'été prochain.