Quand Eric Staal a été sélectionné au sein de l'équipe olympique canadienne à la fin décembre, probablement personne dans le monde du hockey n'était plus heureux que Jim Rutherford.

Le directeur général des Hurricanes de la Caroline a vu son joueur faire face à l'adversité autant sur la glace qu'à l'extérieur au cours des derniers mois, en ayant «beaucoup sur les épaules» a-t-il déclaré.

Bien que Staal ait connu un difficile début de saison à cause de cela, son DG rappelle que ça n'a rien changé à ses impressionnants accomplissements.

«C'est un gars qui a l'expérience des matchs importants et qui a démontré qu'il pouvait y offrir de bonnes performances, a indiqué Rutherford. Il a gagné le droit d'y être.»

Si on regarde seulement les statistiques de la saison actuelle, sa sélection peut sembler surprenante. Mais l'année de Staal ne se mesure pas qu'en buts et en aides.

Le patineur de 25 ans a eu à vivre un deuil familial, quand sa belle-soeur, Tamara Stephenson, a perdu sa bataille contre le cancer la semaine dernière. Staal a quitté l'équipe pour quelques jours afin d'assister aux funérailles dans sa ville natale de Thunder Bay, en Ontario.

Rutherford admet que ce n'est pas un sujet que Staal aborde souvent. «C'est une personne très discrète, qui ne parle pas de sa vie privée», a-t-il dit.

Qui ne se plaint pas non plus. Les membres de l'organisation ont été à même de le constater alors que Staal a pris part à plus de 300 matchs consécutifs dans la LNH. Au fil des ans, il s'est rarement plaint de maux ou de blessures, bien qu'il en ait eus sa large part. Il n'allait pas faire autrement au camp d'évaluation d'Équipe Canada après avoir subi une blessure à l'aine en début de camp. Il a continué à jouer malgré la douleur, mais ça l'a ralenti.

«J'ai probablement joué trop longtemps en vertu de blessures qui auraient dû me tenir à l'écart, explique-t-il. Parfois, le temps est nécessaire pour guérir les petits bobos. Avec le calendrier chargé en raison des Jeux, les matchs se sont enchaînés et nous n'avons pas vraiment eu de temps pour se reposer. Ça ne cessait d'empirer.»

Une blessure au haut du corps subie au début novembre l'a aussi forcé à rater des matchs pour la première fois depuis la saison 2003-04, alors qu'il avait été laissé de côté en tant que recrue.

«Ce n'était pas très amusant. Je n'avais pas vécu cela encore et de rater 10 matchs d'affilée fut difficile. La rééducation aussi.»

Heureusement, les choses semblent vouloir se placer. Staal a réussi une performance de cinq points la veille d'être nommé au sein de l'équipe olympique et il a inscrit des buts lors des deux derniers matchs des Canes. À un mois des Jeux, son jeu semble atteindre son plein potentiel au meilleur moment possible.

«Je me sens beaucoup mieux dernièrement», souligne le principal intéressé.

Il y a quatre ans, Staal ne faisait partie que de l'équipe d'entraînement aux Jeux de Turin, alors que le Canada a pris une décevante septième place. Inutile de dire qu'il s'attend à ce que l'expérience de Vancouver soit plus réjouissante à tous les niveaux.

«La dernière fois, ce n'était pas très amusant de regarder les matchs et ne pas pouvoir aider. Cette fois-ci, je m'attends à ce qu'on compte sur moi et j'espère pouvoir livrer la marchandise et bien joeur.»