Le premier ministre russe Vladimir Poutine s'est associé vendredi au choeur de lamentations suscité par les médiocres performances de l'équipe olympique russe à Vancouver, prévenant que les choses devraient changer d'ici aux Jeux d'hiver prévus à Sotchi en 2014.

«Évidemment, nous attendions plus» de l'équipe russe dépêchée au Canada, a-t-il dit lors d'un déplacement à Tioumen (Sibérie occidentale), alors qu'il visitait un club de judo, sport dans lequel il est lui-même ceinture noire.

«Mais ce n'est quand même pas une raison pour baisser les bras, se couvrir la tête de cendres et se flageller jusqu'à l'épuisement», a-t-il ajouté, selon des propos retranscrits sur le site internet du gouvernement russe.

«C'est l'occasion d'analyser de manière critique et de tirer des conclusions en matière d'organisation», a-t-il poursuivi laissant entendre que des têtes pourraient tomber. En particulier, «il faut corriger la situation et créer toutes les conditions nécessaires pour une préparation et une participation convenable aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014», a lancé l'homme fort du régime.

La Russie, habituée à figurer parmi les meilleures nations aux Jeux olympiques, ne comptait vendredi matin que 13 médailles dont trois en or, bien loin des pays leaders, les États-Unis (32 dont 8 or), l'Allemagne (26 dont 8 or), et le Canada (17 dont 8 or).

Les spécialistes mettent cet échec sur le compte de la dégradation des infrastructures sportives depuis la chute de l'URSS et du départ à l'étranger de nombre des meilleurs éléments, sportifs ou entraîneurs.

Le public russe a été très déçu ces derniers jours par la performance de ses patineurs artistiques, privés de médaille d'or alors qu'ils avaient dominé cette spécialité pendant des décennies.

M. Poutine avait d'ailleurs apporté la semaine dernière son appui au patineur artistique Evgeni Plushenko alors que celui-ci se montrait déçu de sa deuxième place, estimant que sa médaille d'argent en valait une d'or.

«Fiasco»

Quant à la performance de l'équipe de hockey russe, écrasée par sa concurrente canadienne en quart de finale (7-3) mercredi soir, elle a suscité un véritable choc dans le pays.

Le quotidien Kommersant estime qu'elle sonne définitivement le glas des ambitions russes à Vancouver: «Les hockeyeurs, qui s'ils avaient gagné les JO auraient pu gagner l'indulgence pour tous les membres de l'équipe olympique, ont perdu. En plus, leurs adversaires étaient canadiens. En plus, c'était avec un écart énorme. Plus rien ne pourra corriger l'impression laissée par un tel fiasco», écrit-il vendredi.

Le quotidien populaire Tvoï Den va plus loin, réclamant le limogeage du ministre des Sports et du président du comité olympique. De son côté, le principal conseiller diplomatique du président Dmitri Medvedev, Sergueï Prikhodko, a qualifié vendredi la performance russe de «au delà de toute critique».

«Dans une large mesure, cela reflète l'état de nos sports», a-t-il déclaré, précisant toutefois qu'il parlait à titre de supporteur et non à titre officiel.

Il a exclu que le président russe se rende à Vancouver pour les derniers jours des JO. «Le protocole olympique n'exige pas que le président du prochain pays organisateur assiste à la cérémonie de fermeture», a-t-on précisé au Kremlin.