La façon dont les athlètes canadiens ont composé avec la poussée d'adrénaline ressentie en compétitionnant devant les leurs sera sûrement analysée en profondeur lorsque la poussière sera retombée sur les Jeux de Vancouver.

Après l'admission, lundi, de la faible probabilité que le Canada atteigne son objectif de s'inscrire au sommet du classement des médailles, on a soulevé l'hypothèse que les athlètes qui n'ont pas obtenu les médailles escomptées aient pu être tellement stimulés par un appui sans précédent qu'ils ont visé trop haut.

L'atmosphère sur les sites olympiques a été décrite comme étant «incroyable» par les athlètes, les entraîneurs et les responsables des Jeux. «Les athlètes se poussent comme je ne l'avais jamais vu dans les précédents Jeux, a expliqué le chef du Comité olympique canadien, Chris Rudge. Nous observons des athlètes qui arrivent ici et qui seront, de toute évidence, insatisfaits avec une médaille de bronze, de sorte qu'ils se poussent au maximum pour arriver au sommet. Nous avons ainsi obtenu un plus grand pourcentage de médailles d'or, mais aussi de spectaculaires déceptions.»

Le Canada avait neuf médailles (dont quatre d'or) avant les épreuves de lundi, loin derrière les 24 obtenues par les Etats-Unis.

«Parfois, il y a un peu trop de nervosité et de désir d'obtenir une bonne performance, de sorte que vous ne maîtrisez plus ce que vous faites, a expliqué la chef de mission canadienne Nathalie Lambert, qui a elle-même participé à trois Jeux. C'est une trop grande volonté. Ce n'est pas un manque de volonté. Nous avons eu des cas où les nerfs n'étaient pas totalement contrôlés.»

L'équipe de ski alpin n'a toujours pas remporté de médaille olympique. Le chef de Canada Alpin affirme que les attentes envers les skieurs ne les ont pas aidés dans leur quête pour deux ou trois médailles. «Composer avec la pression à la maison a eu un impact sur la performance des athlètes, a dit Gary Allan. Il y avait beaucoup de stress. Ce n'est pas la première fois que l'équipe hôte termine les Olympiques avec moins de médailles.»

Le programme «A nous le podium» ne pouvait pas préparer les athlètes à l'atmosphère électrisante de Vancouver et Whistler. Les événements tests sur les sites olympiques ne pouvaient pas recréer le même environnement euphorique.

L'athlète de ski-cross Chris Del Bosco est un bon exemple de l'attitude «tout ou rien» qu'ont eue certains athlètes du pays. Il a chuté et obtenu la quatrième place, dimanche, alors qu'une course plus conservatrice lui aurait facilement valu le bronze.

«Il avait sans doute une chance d'obtenir un bronze facile et s'est dit: »Je ne suis pas venu ici pour gagner le bronze, je suis venu pour l'or«, a expliqué M. Rudge. Il a poussé, poussé et poussé un peu fort et a terminé un saut de côté (...) puis s'est effondré et a terminé quatrième.»