À quelques heures du début des Jeux olympiques, les francophones hors du Québec viennent finalement d'obtenir l'accès à la télédiffusion en français des Jeux olympiques de Vancouver, grâce à une entente qui est intervenue entre le consortium médiatique canadien et la chaîne d'affaires publiques CPAC.

Le CRTC vient d'autoriser CPAC à diffuser la couverture en français des Jeux olympiques de Vancouver que diffusera V, en français, au Québec.

Cet arrangement permettra aux francophones des autres provinces d'avoir également accès à la télédiffusion en français des Jeux olympiques dans leur langue maternelle.

Ce manque d'accès à la télédiffusion des Jeux dans la langue officielle en situation de minorité avait été dénoncé il y a plusieurs mois, tant par le commissaire aux langues officielles du Canada que le CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes).

Ainsi, par l'intermédiaire de CPAC, V diffusera 284 heures de couverture des Jeux d'hiver de Vancouver, présentées en direct, précise-t-on dans le communiqué conjoint de CPAC et de CTV, membre du consortium médiatique. Cette couverture mettra l'accent sur les athlètes canadiens-français.

V diffusera en moyenne 16,5 heures par jour de couverture, incluant «l'événement de marque chaque jour, ainsi que les performances des médaillés, les faits saillants, les cérémonies de remise de médailles en soirée et les entrevues avec les médaillés et les vedettes de l'actualité», précise encore le communiqué.

CPAC est une chaîne d'affaires publiques qui a été fondée par un consortium de câblodistributeurs. Elle diffuse des débats et événements reliés aux affaires politiques, parlementaires et publiques dans les deux langues officielles. Elle est privée, sans but lucratif et normalement sans publicité.

Réactions

En entrevue, le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, s'est félicité de cette entente. «Je me réjouis de cette annonce. C'est un exemple de collaboration entre des entreprises privées et ça répond aux préoccupations des communautés de langues officielles en situation minoritaire à travers le pays. Il y avait des groupes qui étaient très inquiets du fait qu'ils n'auraient pas accès aux Jeux en français, dans des régions différentes du pays», a-t-il rappelé.

«Je suis très content que les compagnies de câble, qui sont les responsables de CPAC, aient vu l'intérêt national et aient rendu disponible le canal. C'était un sacrifice de leur part et je l'apprécie beaucoup», a commenté M. Fraser.

«Grâce à cette entente, les francophones de tout le pays auront pleinement accès dans leur langue aux reportages télédiffusés des Jeux olympiques sur une chaîne que captent tous les abonnés de la télévision par câble, au même titre que leurs concitoyens anglophones», relève encore M. Fraser.

Du côté de CPAC, en entrevue, la présidente-directrice générale, Colette Watson, s'est également félicitée de cette entente, bénéfique pour les francophones hors-Québec.

Techniquement, les cotes d'écoute de CPAC pendant la couverture olympique seront comptabilisées pour V, a expliqué Mme Watson.

Et V, qui fait partie du consortium médiatique, y trouve aussi son compte parce que son signal sera diffusé partout au Canada, a fait valoir Mme Watson.

De son côté, la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada y a vu «une victoire à l'arraché pour les francophones de tout le pays».

«Cette mesure règle la presque totalité des lacunes qui demeuraient au niveau de l'accès des francophones à la télédiffusion des Jeux dans leur langue», a applaudi la présidente de la fédération, Marie-France Kenny.