Pour la première fois dans l'histoire du mouvement olympique, le Comité d'organisation de Vancouver 2010 (COVAN) s'est engagé à neutraliser l'impact de ses émissions de carbone générées avant et pendant les Jeux d'hiver. Reste à convaincre les visiteurs de faire de même.

Offsetters, leader canadien de la compensation de carbone, sera chargé d'annuler la facture carbonique directement imputable au COVAN, soit 118 000 tonnes d'émissions de CO2 pour la période allant de 2003 à la fin des Jeux, en mars 2010. Le legs carbonique issu des voyages et de l'hébergement des 7000 athlètes, entraîneurs et officiels est notamment visé.

Un programme de neutralisation, basé sur le volontariat, est également prévu par Offsetters pour les 150 000 tonnes d'émissions indirectes de carbone, résultant de la présence et des déplacements des sponsors, médias, partenaires et spectateurs.

Trente-deux partenaires et sponsors du COVAN, tels que Visa, la province de Colombie-Britannique ou Australian Broadcasting Corporation se sont déjà engagés à effacer leur empreinte carbonique.

Selon le principe de la compensation de carbone, le COVAN et les partenaires, achèteront des crédits pour financer des projets en Colombie-Britannique et dans le monde, ayant pour but de réduire les gaz à effet de serre.

Facture carbone personnalisée

Les visiteurs qui voleront vers la ville hôte pourront calculer la facture carbone résultant de leur voyage sur le site internet www.offsetters.ca, et acheter des crédits pour financer ces actions.

Le total du legs carbonique a été calculé par le Centre pour la durabilité et l'innovation sociale de Sauder School of Business de l'Université de Colombie-Britannique.

Ce total de 268 000 tonnes d'émissions de carbone, c'est l'équivalent de 49 084 véhicules en marche ou de l'électricité utilisée dans 37 171 maisons pendant une année, dit Mélanie Wong, responsable du marketing chez Offsetters. «Nous espérons créer un ensemble de bonnes pratiques qui seront suivies par les futurs comités d'organisation olympiques».

Cependant, le programme de compensation du CO2 vise seulement moins de la moitié de ces émissions, commente Deborah Carlson, spécialiste du changement climatique à la fondation David Suzuki, qui fait référence sur les questions environnementales au Canada.

La fondation estime que 100 000 tonnes d'émissions de carbone indirectes sont imputables aux voyages en avion des spectateurs.

Or, le programme de compensation de carbone qui s'appuie sur le volontariat et l'expérience montre que moins de 5% des voyageurs acceptent de compenser leur vol.

Dans ses recommandations, la fondation avait suggéré au COVAN «d'obtenir des financements pour aider à compenser l'impact des voyages des spectateurs».

Le long voyage de la flamme olympique, 45 000 km à travers le Canada, sera, lui, compensé, et notamment les 18 000 km parcourus en avion. «Le relais de la torche ne représente que 1% du total de nos émissions directes», dit Ann Duffy, directrice de la Durabilité au COVAN.

Outre le recours aux transports alternatifs pour acheminer le flambeau, souligne-t-elle,«l'équipe du COVAN et celles de nos deux sponsors voyagent à bord de voitures hybrides, dans un seul convoi au lieu de trois».