La flamme olympique a reçu un accueil mitigé, mais enthousiaste, hier, dans les rues de Montréal. Pas moins de 206 porteurs - il s'agissait d'une des journées les plus chargées du relais olympique - se sont échangé la flamme durant une journée au cours de laquelle le relais a parcouru la couronne Nord, Laval et l'île de Montréal, du West-Island jusqu'à la Place Jacques Cartier.

Si la foule était parfois nombreuse, souvent clairsemée, la présence de dizaines d'écoliers a assuré une bonne dose d'enthousiasme. En soirée, quelques centaines de spectateurs se sont rendus dans le Vieux-Montréal pour assister à une cérémonie et à un spectacle mettant notamment en vedette l'oeuvre chorale composée spécialement pour le relais par Gregory Charles. Mme Guylaine Bernier, dernière porteuse du relais, a allumé une vasque communautaire pour souligner le passage de la flamme.

Manifestation

Plusieurs dizaines de manifestants altermondistes ont toutefois perturbé le début de la fête en dénonçant de façon tonitruante la tenue des Jeux sur des «terres volées aux autochtones» et la commercialisation de relais olympique. Bien campés devant la scène, ils n'ont été délogés que par une intervention assez musclée du groupe tactique du SPVM, qui les a ensuite gardés à bonne distance pendant toute la cérémonie.

Plus tôt dans la journée, quelques personnalités - Jacques Villeneuve, Geoff Molson, Nathalie Lambert, Dan Bigras ou Jean-René Dufort, entre autres - ont pris part au relais, mais ce sont surtout des individus sélectionnés pour leurs qualités civiques qui constituaient la majorité des relayeurs.

On a aussi eu droit à quelques relayeurs cyclistes, dont un monté sur un Bixi. Le relais est évidemment passé par le Belvédère du mont Royal, par l'oratoire Saint-Joseph ou par la basilique Notre-Dame avant d'arriver place Jacques-Cartier.

L'animateur Jean-René Dufort, qui avait déjà pris part au relais organisé dans les villes olympiques avant les Jeux d'Athènes, en 2004 et dont on connait les frasques, a couru ses 300 mètres sur le boulevard Saint-Laurent. «En 2004, à Verdun, il y avait plein d'agents de la GRC autour de moi pour m'empêcher de faire des folies, a-t-il raconté, en attendant l'arrivée de la flamme. Cette fois, ils ne s'occupent plus de moi!»

Les forces policières n'en étaient pas moins omniprésentes autour du relais, et le SPVM avait dépêché plusieurs dizaines de voitures pour assurer que le relais se déroule sans interruption, avec un impact minimal sur la circulation, surtout à l'heure de pointe. Au bout du compte, la flamme est arrivée au terme du relais avec seulement une trentaine de minutes de retard.

Aujourd'hui, la flamme passera une dernière journée au Québec avec un relais qui passera par la couronne nord et l'Outaouais, jusqu'à Gatineau.