L'équipe canadienne de patinage de vitesse courte piste n'a plus droit à l'erreur si elle veut s'assurer de compter la maximum de trois représentants chez les hommes sur la distance de 1000 mètres aux Jeux olympiques de Vancouver.

Olivier Jean a brouillé les cartes, vendredi matin, lorsqu'il a été disqualifié dès la première ronde des préliminaires du 1000 m à la Coupe du monde de Montréal, présentée à l'aréna Maurice-Richard.

Jean, de Lachenaie, a péché par impatience quand il a tenté un dépassement risqué sur l'Allemand Tyson Heung dans le dernier tour. Peu habitué à ne pas franchir la première ronde des préliminaires, il n'a pas hésité à faire son mea culpa.

«J'ai fait une erreur tactique, a reconnu l'excentrique patineur de 25 ans. L'Allemand a été un peu large à l'entrée du virage et je croyais avoir assez de vitesse pour passer et j'ai sauté à l'intérieur.

«J'ai mal lu la situation. J'aurais dû me contenter de la deuxième position.»

La Coupe du monde de Montréal en fin de semaine et celle de la semaine prochaine à Marquette, au Michigan, ont pour enjeu de permettre aux pays présents de confirmer leur nombre de places par distance aux Jeux de Vancouver. Pour obtenir le maximum de trois partants au 1000 mètres, les trois patineurs d'un même pays doivent se classer parmi les 32 premiers au combiné des deux épreuves.

Yves Hamelin, le directeur national du programme de courte piste, restait calme en commentant la mésaventure de Jean.

«On s'attendait à un autre scénario. La première ronde des préliminaires ne constitue qu'une formalité habituellement pour nos patineurs. Mais c'est le genre de malchance qu'on voit à l'occasion mais qu'il faut absolument savoir éviter.»

Cette contre-performance obligera les trois patineurs canadiens à se classer parmi les 10 premiers la semaine prochaine à Marquette pour confirmer les trois places à Vancouver.

«Nous ne sommes pas inquiets. Nous savons que nos athlètes peuvent le faire. Mais nous n'avons plus droit à l'erreur. Les trois gars le comprennent et ils vont agir en conséquence.»

Jean est conscient qu'il a compliqué la tâche de l'équipe canadienne.

«Ça met effectivement plus de pression en vue de la semaine prochaine. Je suis responsable de cette pression supplémentaire et je vais faire tout mon possible pour récupérer les points que j'ai perdus cette semaine. Mais ce n'est pas la fin du monde.»

Interrogé à savoir s'il mérite sa place sur 1000 mètres, il a répliqué incisif après avoir mis quelques secondes à digérer la question: «Pourquoi pas. Je ne vois pas pourquoi. Prochaine question s'il-vous-plaît».

Les deux autres membres de l'équipe sur 1000 m, Charles et François Hamelin, se sont qualifiés sans peine pour les huitièmes de finale de dimanche.

St-Gelais passe de justesse

Chez les filles, les trois représentantes canadiennes ont accédé aux huitièmes de finale. Mais ce fut de justesse pour Marianne St-Gelais, repêchée en vertu de son chrono.

«J'aime bien disputer le 1000 mètres même si je ne sais pas encore bien le courir, a lancé avec humour St-Gelais, originaire de Saint-Félicien. C'était mon premier 1000 m de l'année en compétition et j'ai encore beaucoup de choses à améliorer, surtout du côté stratégie.»

Kalyna Roberge et la vétéran Tania Vicent seront également de la partie dimanche.

«J'ai commis quelques petites erreurs que je compte bien ne pas répéter dimanche, a révélé Vicent. Je vise une place en demi-finale ici et peut-être de me battre pour une position en finale. Mais je ne crois pas avoir encore l'endurance pour rivaliser contre les Chinoises et les Coréennes en ce moment.»

Dans les relais messieurs, la logique a été respectée alors que les puissances que sont le Canada, la Corée, la Chine et les Américains se sont aisément qualifiés pour les demi-finales du 5000 chez les hommes. Les Canadiennes ont fait de même au relais 3000 m.