En 11 ans de carrière, François-Louis Tremblay n'avait jamais subi de blessure sérieuse. Dans un sport à risque comme le patinage de vitesse courte piste, ça tenait presque du miracle. Il a fallu un simple jogging pour que sa bonne fortune l'abandonne.

Tremblay a subi une entorse à la cheville gauche lors d'une sortie d'entraînement sur le mont Royal avec ses coéquipiers de l'équipe canadienne, il y a une quinzaine de jours. «Je n'ai aucune idée de ce qui s'est vraiment passé, a-t-il raconté lors d'un entretien téléphonique, hier. J'étais dans un sentier. Ça a pu être une branche, une roche ou une simple ridule dans le terrain. Ça a fait pop, ça a craqué.»

Privé de patin depuis, Tremblay attend un diagnostic plus précis avant de connaître la durée de sa mise à l'écart. «C'est une foulure au deuxième degré, a précisé le vice-champion olympique du 500 mètres. Ça peut prendre quatre, cinq ou même huit semaines, je ne sais pas. Je passerai un examen d'imagerie par résonance magnétique mardi (aujourd'hui) pour savoir si l'atteinte au niveau ligamentaire est plus ou moins importante. Le prochain diagnostic, que je devrais avoir à la fin de la semaine, sera assez déterminant.»

Le patineur de 28 ans croise les doigts. Car la blessure survient à un bien mauvais moment. Les sélections olympiques pour les Jeux de Vancouver auront lieu à partir du 8 août dans la métropole britanno-colombienne. «Ça arrive tellement vite, a relevé Tremblay. Je trouve ça plate. Tout le monde est concentré là-dessus. Il n'y a pas de temps à perdre et moi je suis obligé d'attendre que ma cheville soit prête.»

Jeudi dernier, Tremblay a reçu le feu vert pour recommencer à marcher. Il se déplace à l'aide d'une canne, la cheville immobilisée dans une botte. Il garde la forme en faisant de la natation et des exercices de musculation adaptés à sa condition. «C'est sûr que ce n'est pas aussi efficace, a-t-il convenu. Ce sont des exercices de remplacement, mais il y a tout le volet proprioception que je ne peux pas faire.»

Doyen de l'équipe masculine canadienne, Tremblay a participé à deux Jeux olympiques, gagnant deux médailles d'argent à Turin (500 m et relais) et une d'or à Salt Lake City (relais). À l'heure actuelle, il est davantage préoccupé par le temps qui passe que par sa capacité à retrouver sa forme optimale en février.

«Pour l'instant, j'ai l'impression que si je reviens assez tôt à l'entraînement, il y aura moyen de faire le travail quand même», a-t-il dit. «Je ne ferai que passer par un autre chemin. Je suis sûr et certain que je serai prêt à 100 % pour les Jeux olympiques. Ce n'est pas ça le problème. Ce sont les sélections qui pourraient être compromises. Les prochaines semaines seront vraiment déterminantes.»