Il existe une excellente façon de gagner en patinage de vitesse courte piste: prendre la tête et ne laisser passer aucun rival. Suffit d'un peu de culot... et d'avoir les jambes pour y arriver.

Charles Hamelin a fait exactement cela, samedi, aux Championnats du monde de Vienne. Le patineur de Sainte-Julie a dominé les cinq rondes de bout en bout avant de remporter la médaille d'or du 500 mètres.

«J'aime beaucoup faire ça, surtout au 500 mètres. Je sais que je suis capable, que j'ai la forme pour le faire. Ça ajoute un peu de velours», a commenté Hamelin à l'issue de cette démonstration de force. «Je ne pense pas que ça s'est vu souvent (aux Mondiaux).»

Hamelin reprend ainsi la couronne mondiale qu'il avait acquise en 2007 à Milan. Malade comme un chien l'an dernier en Corée, il avait dû se contenter de l'argent derrière la star américaine Apolo Anton Ohno.

«C'est vraiment spécial de revenir avec le titre pour une deuxième fois en trois ans», a souligné le patineur de 24 ans, qui s'annonce déjà comme l'homme à battre sur la distance en vue des Jeux olympiques de Vancouver, en février.

Déçus par les disqualifications subies la veille au 1500 mètres, les patineurs canadiens ont brillamment rebondi dans leur épreuve-maîtresse. En plus d'Hamelin, Olivier Jean et François-Louis Tremblay ont atteint une finale fébrile disputée à cinq patineurs.

Hamelin et Tremblay ont d'abord provoqué un faux départ. Puis, Hamelin et Jean ont chuté ensemble après un contact avec le Chinois Jialiang Han. À la reprise, Hamelin s'est envolé, suivi de Jean.

Ce dernier a pu maintenir le rythme jusqu'au dernier virage, où il a été débordé par Han et le Coréen Yoon-Gy Kwak, médaillé d'argent. Jean a franchi la ligne quatrième, mais la disqualification de Han lui a permis de se hisser sur la troisième marche du podium.

Embouteillé en queue de peloton, Tremblay, ancien double champion du monde, a dû se contenter du quatrième rang. Victime d'un contact en demi-finale, il a obtenu l'ingrate cinquième position sur la ligne de départ en finale.

Absent la saison dernière à la suite d'une sérieuse coupure à une cheville, Jean remportait une première médaille individuelle en championnat du monde.

L'athlète de Lachenaie est cependant resté sur sa faim. Disqualifié la veille au 1500 m, Jean a craint de revivre un scénario qui s'est trop souvent répété au fil de l'hiver. Il a donc hésité quand le Chinois Han s'est pointé à l'intérieur.

«Il y a eu beaucoup d'action dans le dernier virage, un peu de bousculade. Mais j'aurais pu être plus agressif dans le dernier droit, a reconnu Jean. J'ai l'impression d'avoir perdu l'argent. Ce que je veux, c'est la première place.»

La déception de Jean était amplifiée par une disqualification du Canada en demi-finale du relais. Ce ne devait être presque qu'une formalité, mais Jean a provoqué la chute d'un adversaire allemand en tentant un dépassement en début de course.

«Je ne suis pas super satisfait, surtout qu'on a travaillé fort cette saison et qu'on était vraiment en forme, a rappelé Jean. Toute l'équipe est déçue et je prends un peu le blâme sur mes épaules. Mais on gagne en équipe et on accepte les défaites en équipe.»

Opposée à trois rivales chinoises en finale du 500 mètres, l'Albertaine Jessica Gregg a ajouté une troisième médaille à la récolte canadienne en se glissant au troisième rang. Meng Wang et Qiuhong Liu ont mérité respectivement l'or et l'argent.

Ancienne championne mondiale de la discipline, la Québécoise Kalyna Roberge a vu son parcours s'arrêter en quart de finale. Elle s'est sortie de la course dès le départ à la suite d'un contact lame à lame avec l'Américaine Jessica Smith.

Les Mondiaux de Vienne se terminent dimanche avec les épreuves de 1000 m, 3000 m et les relais.