Le 1500 mètres a beau ne pas être une spécialité, les patineurs de vitesse canadiens ont été peu convaincants lors de l'ouverture des Championnats du monde sur courte piste de Vienne, vendredi.

Aucun Canadien n'est parvenu à atteindre la finale au cours d'une journée marquée par la disqualification en demi-finale des deux têtes d'affiche de l'équipe, Charles Hamelin et Olivier Jean.

Spécialiste du sprint, François-Louis Tremblay a enregistré le meilleur résultat canadien avec une neuvième place. Chez les femmes, la vedette Kalyna Roberge a dû se satisfaire du 10e rang. Sinon, ce fut le désert, hormis la 11e place de la prometteuse recrue Valérie Maltais, 18 ans.

L'équipe canadienne vise un total de six médailles à Vienne, soit le même objectif qu'aux prochain Jeux olympiques de Vancouver.

«Il n'y a qu'une distance de complétée sur quatre. Ce n'est pas fini, loin de là, a prévenu Yves Hamelin, directeur du programme de courte piste à Patinage de vitesse Canada. On aurait pu faire mieux, mais on ne panique pas pour autant.»

Si la disqualification de Charles Hamelin est attribuable à une trop grande impatience de sa part, celle d'Olivier Jean a soulevé l'ire des dirigeants de l'équipe.

Alors que la course ne s'était pas encore emballée, Jean a touché un rival japonais sur un dépassement dans une ligne droite.

Les arbitres ont été intransigeants, à l'image de leur façon de travailler lors des deux dernières étapes de la Coupe du monde. Quelques fédérations, dont celles du Canada, s'en étaient d'ailleurs plaintes lors d'une réunion du comité technique de la fédération internationale, jeudi soir.

«C'était un dépassement routinier et il y a eu un contact très léger. Olivier n'avait rien à se reprocher», a jugé Yves Hamelin, qui souhaite un changement de réglementation.

Un principe en courte piste veut que le patineur qui tente un dépassement en soit le responsable. Aux yeux de certains, cette interprétation incite certains athlètes moins aguerris à provoquer un accrochage, si minime soit-il, pour forcer une disqualification. La manoeuvre serait particulièrement délibérée dans une ligne droite, principal grief des Canadiens.

«Ça influence notre sport de façon inadéquate», a jugé Yves Hamelin, qui dit avoir reçu la visite de membres du comité technique après l'incident impliquant Jean. «Il faut éliminer ça de notre sport et on a fait des propositions en conséquence. Ça ne veut pas dire que ça va se faire, mais le comité a bien compris le message.»

Meilleur patineur canadien depuis deux ans, Charles Hamelin n'avait pour sa part que lui à blâmer pour sa disqualification.

«Je n'ai pas été assez patient, a reconnu celui qui n'avait subi qu'une seule disqualification cette saison. Depuis trois ans, j'ai un peu de misère à avoir confiance en moi dans les courses stressantes comme une demi-finale. J'ai essayé d'améliorer cette facette-là cette année, mais ça prouve que j'ai encore du travail à faire.»

Hamelin s'encourage à l'idée qu'il avait subi le même sort lors des deux précédents Mondiaux avant de rebondir aux 500 mètres, présenté samedi. «J'en avais gagné un et fini deuxième de l'autre, a-t-il rappelé. J'ai été capable de me relever les manches. Je devrais pouvoir le refaire cette année.»