Il n'y a pas assez d'adjectifs dans le dictionnaire pour décrire adéquatement la couverture médiatique que le consortium de diffusion canadien fera des prochains Jeux olympiques d'hiver, selon Keith Pelley.

Le dirigeant de l'industrie de la télé se vante d'avoir mis sur pied un plan de diffusion comportant le plus grand nombre d'heures de diffusion, le plus grand nombre d'animateurs en ondes, le plus grand nombre de plates-formes numériques et la plus grande diversité culturelle.

Pelley a intérêt à tenir ses promesses.

Il est le grand patron d'un consortium de diffusion, composée de différents médias de CTV et Rogers auxquels se sont affiliés TQS et RDS du côté francophone, qui a dépensé un étonnant montant de 90 millions $ US pour obtenir les droits des JO... tout juste avant qu'on ne connaisse une des pires crises économiques de l'histoire.

Alors que nous sommes à un an des Jeux d'hiver de Vancouver et de Whistler, il y a beaucoup à l'enjeu pour le consortium, qui comprend 11 réseaux de télé, 10 stations de radio, 91 animateurs, un site internet lui étant spécifiquement dédié et différents blogues.

«Il n'y a pas de plus grand événement télé dans l'histoire du Canada, il n'y a pas de plus grand événement médiatique au Canada, il n'y a pas de plus grand événement depuis le début du siècle», lance Pelley, le président du consortium de diffusion canadien.

«Notre couverture doit donc refléter l'ampleur de ce qu'est cet événement et c'est pourquoi nous travaillons à un rythme aussi frénétique, pour rendre cela aussi inspirant que possible.»

Ce besoin d'en faire plus, c'est notamment dans le but d'assurer la participation de commanditaires d'importance. Certaines compagnies ont toutefois avancé que les tarifs pour les JO sont trop élevés.

Pelley rejette de telles accusations du revers de la main, affirmant que le consortium n'est qu'à quelques jours près de finaliser d'importantes ententes de publicité.

Reste que, comme l'a souligné un observateur, la crise économique a amené les entreprises à se détourner des moyens conventionnels comme la télé pour présenter leurs produits, en faveur d'autres médias.

«Il y a beaucoup d'alternatives disponibles, tant du côté des médias numériques que des façons de faire une commandite», note Brian Cooper, président de l'agence de publicité Sports & Entertainment LP, qui a notamment la Banque Scotia, Grand & Toy et Warner Brothers Entertainment Canada parmi ses clients.

D'autres affirment que la magie des Jeux est telle que ceux-ci sont imperméables aux aléas de l'économie.

«C'est un événement que, pendant 17 jours de suite, aucun autre média ne peut toucher», souligne Andrew Billings, un expert des Jeux olympiques aux États-Unis qui a écrit un livre sur la couverture médiatique des JO. «Regarder du sport à la télé, c'est quelque chose que tu peux faire gratuitement, et c'est encore une des rares choses que tu peux faire avec toute la famille.»

Pelley déclare que les gens peuvent s'attendre à des couvertures encore plus spécialisées et à la possibilité de voir en direct un grand nombre d'épreuves en ligne. Chaque seconde des JO sera diffusée à la télé et sera disponible sur demande via l'Internet. La couverture comprendra aussi des reportages dans au moins sept langues - dont l'anglais, le français, le cantonais, le mandarin, l'italien, le portugais et l'ojibway.

Comme aux États-Unis, le consortium va axer une bonne partie de sa couverture sur les compétitions qui plaisent aux jeunes, comme le surf des neiges, le ski acrobatique et le saut à skis. Pelley affirme que MuchMusic sera notamment sur place sur une base quotidienne à Whistler.

Un site internet dédié entièrement aux Jeux sera par ailleurs lancé dès lundi.