Chris Froome a battu Alberto Contador de justesse vers la victoire à la 17e étape du Tour de France, mercredi, alors qu'il a été le plus rapide du contre-la-montre disputé sous la pluie et a augmenté son avance au classement général.

Froome s'est avéré plus lent que Contador sur la première partie du parcours ondulant de 32 km d'Embrun à Chorges dans les Alpes françaises, mais il a gagné du temps dans le dernier intermédiaire et fini neuf secondes devant l'Espagnol.

Il a du même coup décroché sa troisième victoire d'étape du présent Tour.

Froome, qui a également remporté deux étapes en montagne, s'est ainsi racheté après avoir été devancé la semaine dernière par Tony Martin lors du premier contre-la-montre, à l'occasion de la 11e étape.

«C'est incroyable pour moi, a lancé Froome. Ce matin je me suis dit à moi-même: «OK, je suis prêt à perdre un peu de temps parce que demain sera très difficile.» Alors je suis surpris d'avoir gagné.»

Détenteur de la deuxième place au classement général pendant plusieurs étapes, Bauke Mollema a cédé sa place à Contador à l'issue de l'épreuve de mercredi. Le Néerlandais a glissé jusqu'en quatrième position.

Joaquin Rodriguez a conclu l'étape au troisième échelon, à 10 secondes de Froome. Celui-ci a quatre minutes et 34 secondes d'avance sur Contador au cumulatif, et 4:51 sur le coéquipier de Contador chez Saxo-Tinkoff, Roman Kreuziger. Mollema est à 6:23.

Ryder Hesjedal a été le meilleur des trois Canadiens inscrits avec une 28e place à 3:07 de retard, un rang et une seconde derrière Tony Martin.

David Veilleux a pris le 127e rang à 6:38 de Froome et Svein Tuft, le 165e à 8:01.

«Il y avait deux cols et, dans le deuxième, quand j'ai vu que je rattrapais le coureur devant moi, je savais que c'était bon. Je n'en ai pas rajouté, j'ai levé le pied un peu et je suis rentré tranquillement. C'était parfait», a commenté Veilleux.

Froome était à deux secondes de Contador après le premier intermédiaire, alors que l'Espagnol semblait plus enclin à prendre des risques.

«La première descente était dangereuse et très technique, alors je ne voulais pas prendre de risques», a noté Froome.

On semblait se diriger vers la journée de Contador quand Froome s'est retrouvé à 11 secondes au moment où il a atteint le sommet de la deuxième ascension. Mais le Britannique s'est ensuite mis au travail.

Les coureurs auront droit à trois jours éprouvants d'ascensions dans les Alpes d'ici l'arrivée, qui aura lieu dans la soirée de dimanche sur les Champs Élysées. L'étape de 172 km de jeudi, de Gap à L'Alpe-Huez, comprendra deux ascensions hors catégorie.

«Je suis content de constater que j'ai encore de l'énergie. C'est sûr que je suis fatigué, mais c'est une fatigue normale, a indiqué Veilleux en pensant aux étapes à venir. Je vais y aller au jour le jour parce que ça va être extrêmement dur, du côté des dénivelés, avec les délais à respecter et tout. En plus, on annonce de la pluie (jeudi), ce ne sera pas facile.»

La journée de mercredi s'est avérée difficile avant même qu'elle ne commence pour le coureur français Jean-Christophe Peraud. Celui-ci a chuté à l'entraînement pendant une descente. Il a subi une légère fracture à l'épaule droite, mais les médecins de l'équipe l'ont jugé capable de disputer l'étape.

Sa journée misérable a continué quand il a chuté vers la fin du parcours, alors qu'il a lourdement atterri sur la même épaule. Visiblement abasourdi quand il s'est relevé sur la route, il a saisi son bras alors que les membres de son équipe venaient à son secours.

Mollema a eu la frousse lui aussi vers la fin quand il a entrepris un virage trop rapidement et percuté une barricade. Il a toutefois été en mesure de contrôler l'impact et il a pu poursuivre.

Quand la pluie s'est mise à tomber - chose rare depuis le début de ce Tour disputé sous une intense chaleur -, le Français Arnold Jeannesson a perdu la maîtrise de son vélo et percuté une barricade en métal.