Après la pétarade corse, l'équipe Europcar a retrouvé un rôle plus discret sous le chaud soleil niçois, hier après-midi. Personne ne s'attendait à les voir frayer avec les meilleures écuries de la planète, l'idée étant de «limiter la casse» pour le leader Pierre Rolland, dixit David Veilleux.

La formation en vert, 19e à 1 min 13 s de la gagnante, Orica GreenEdge, a surtout cédé 70 s à la Sky de Chris Froome, moins dominante qu'on l'avait anticipé. «Je pense que c'est acceptable pour Pierrot», a évalué Veilleux, qui tournait les jambes à l'ombre de l'autobus après l'épreuve.

«Rien d'exceptionnel, rien de décevant non plus», a renchéri le directeur sportif Andy Flickinger.

Les deux ont évoqué de «petites erreurs» attribuables à un manque de préparation collective. «On n'est pas des experts», a résumé le Québécois, qui reste l'un des plus forts du groupe même s'il a délaissé l'entraînement contre la montre depuis deux ans. «Ça allait, j'ai bien pu prendre mes relais. Je n'ai été dans le dur à aucun moment.»

Ç'a été plus compliqué pour Voeckler, Réza, Cousin et Gautier, lâchés avant la fin. Thomas Voeckler s'est excusé auprès de ses coéquipiers en revenant au car. «J'étais pendu, désolé les gars», a fait le vétéran, qui a exprimé sa frustration par un geste de la main à un certain moment pendant la course.

«Je souffrais, je ne me sentais pas très bien, a expliqué Voeckler plus tard aux journalistes. J'ai sauté quelques relais et j'aurais dû en sauter plus. À vouloir trop en faire, je me suis mis dans le rouge. Je n'ai pas bien géré la situation.»

Au point d'avoir coûté 15 s à son équipe, calculait l'ancien maillot. Si jamais Pierre Rolland se révèle à la hauteur de ses ambitions, il faudra se souvenir de cette journée un peu cahoteuse sur la Promenade des Anglais.