Le 100e Tour de France a donné ses premiers coups de pédales samedi à 12 h , avec un peloton de 198 coureurs sur la ligne de départ à Porto-Vecchio, en Corse du Sud, pour une première étape longue de 213 km jusqu'à Bastia.

En l'absence de Bradley Wiggins (Sky), le tenant du titre, c'est un autre Britannique, Christopher Froome, Sky lui aussi, qui portait l'étiquette du grand favori au départ, sous un ciel bleu azur, avec pour principaux concurrents les Espagnols Alberto Contador (Saxo) ou Joaquim Rodriguez (Katusha) et l'Australien Cadel Evans (BMC), et côté français les espoirs représentés par Pierre Rolland (Europcar) et Thibaut Pinot (FDJ.fr).

Le premier maillot jaune samedi soir devrait être un sprinter, cette première étape ne comportant qu'une modeste côte de quatrième catégorie (1100 m de montée) dans la boucle tracée au sud de Porto-Vecchio. Et le favori est bien entendu Mark Cavendish, Britannique lui aussi, qui souhaiterait ajouter à sa collection le seul maillot qui lui manque encore.

Avec un sprint attendu à Bastia, au bord de la plage de l'Arinella, c'est la première fois depuis 1966 et la victoire de l'Allemand Rudy Altig que le premier maillot jaune de la Grande Boucle paraît offert à un pur routier-sprinteur.

Malgré le beau temps, l'humeur était mitigée parmi les coureurs samedi matin, avec un ras-le-bol marqué face à ces dernières journées rythmées par le rappel incessant des affaires de dopage passées, avec notamment les déclarations intempestives de Lance Armstrong, ex-septuple vainqueur de la Grande Boucle et désormais déchu de l'ensemble de ses titres, selon qui il serait «impossible» de gagner le Tour à l'eau claire.

Trois étapes dans l'Ile de Beauté

Venue rencontrer une délégation des coureurs, la ministre des Sports française, Valérie Fourneyron, a estimé qu'il ne fallait pas «de lynchage médiatique ou de chasse aux sorcières». «Je ne suis pas naïve, mais il y a eu des années beaucoup plus noires», a insisté la ministre, également membre du Conseil de l'Agence mondiale antidopage (AMA). 110 ans après le 1er Tour de France, en 1903, remporté par le Français Maurice Garin, avec seulement 5 nations au départ, contre 34 aujourd'hui, la Grande Boucle est désormais «victime» de son succès et de son gigantisme. Mais elle a pourtant réussi à s'ouvrir de nouveaux horizons cette année, avec trois étapes (Bastia, Ajaccio, Calvi) dans l'écrin somptueux de l'île de Beauté, encore jamais traversée par la Grande Boucle.

À l'issue des 3404 km de ce Tour de France 2013, ce sera enfin l'arrivée finale sur les Champs-Élysées, au crépuscule du 21 juillet, après la visite de plusieurs sites parmi les plus spectaculaires du pays, dont le Mont-Saint-Michel, le Mont Ventoux, le lac de Serre-Ponçon ou le château de Versailles. Sans compter cette étape alpestre avec une double ration d'Alpe-d'Huez.