Le Français Thomas Voeckler (Europcar) a remporté la 16e étape du Tour de France, mercredi, à Luchon (sud), après une longue échappée dans les grands cols pyrénéens qui se sont avérés une souffrance pour l'Australien Cadel Evans, le vainqueur de l'année passée.

Le Britannique Bradley Wiggins (Sky) a conservé son maillot jaune dans cette étape de 197 kilomètres qui comportait quatre ascensions, Aubisque, Tourmalet, Aspin et Peyresourde.

Au lendemain de la journée de repos, Evans a subi une sévère défaillance sur les pentes surchauffées des Pyrénées. Il a lâché prise une première fois dans Aspin avant d'être définitivement distancé par ses adversaires directs dans Peyresourde et perdre près de cinq minutes, et par conséquent ses espoirs de podium.

Au classement, l'Australien a reculé de la quatrième à la septième place, à plus de 8 minutes du maillot jaune, à quatre jours de l'arrivée sur les Champs-Élysées.

Voeckler (33 ans), assuré de la victoire bien avant le dernier kilomètre, a savouré son triomphe. Il a enlevé sa deuxième victoire depuis le départ, sa quatrième au total dans le Tour en même temps que la cinquième d'un coureur français dans cette édition 2012.

Evans distancé

Sur la ligne, l'ex-maillot jaune du Tour 2011 a précédé de plus d'une minute et demie le Danois Chris Anker Sörensen, après avoir bouclé le parcours à plus de 35 km/h.

L'Espagnol Gorka Izagirre a pris la troisième place, à plus de trois minutes, devant le vétéran kazakh Alexandre Vinokourov.

L'échappée du jour (38 coureurs à son début) a pris forme une vingtaine de kilomètres après le départ de Pau où le Luxembourgeois Frank Schleck a fait défaut dans le peloton, suite à son contrôle antidopage positif à un diurétique (13e étape).

Voeckler, désormais paré du maillot à pois du meilleur grimpeur, est passé en tête au sommet des quatre cols. Dans le Tourmalet, à quelque 85 kilomètres de l'arrivée, il a emmené avec lui un autre Français, Brice Feillu, et l'Irlandais Daniel Martin, décroché ensuite.

Voeckler et Feillu sont restés ensemble dans Aspin avant que le premier distance son compagnon à 7 kilomètres du sommet de Peyresourde, soit 22 kilomètres de l'arrivée.

Evans a été distancé à 3 kilomètres du sommet d'Aspin, l'avant-dernière ascension, où les équipiers de l'Italien Vincenzo Nibali (Basso) et du Belge Jurgen Van den Broeck (Vanendert) ont durci l'allure.

Wiggins dans la roue de Froome

Evans a de nouveau lâché prise dans la dernière ascension (Peyresourde) où Nibali est passé à l'attaque à 4 kilomètres du sommet. Mais Wiggins est resté dans la roue de son coéquipier Chris Froome pour revenir sur le Sicilien quelques instants plus tard.

Le trio, qui occupe les trois premières places du classement général, a franchi la ligne avec un retard supérieur à sept minutes par rapport à Voeckler.

«J'ai pris ascension par ascension, j'avais quatre courses aujourd'hui», a déclaré le Français, 4e du Tour l'an passé et maillot jaune pendant dix jours.

«J'ai passé quatre cols en tête dans les Pyrénées. C'est ce que je voyais quand j'étais enfant. Là, c'est moi qui le fais», s'est exclamé Voeckler, qui avait déjà enlevé l'étape suivant la première journée de repos, le 11 juillet, à Bellegarde-sur-Valserine.

«A partir du moment où l'échappée s'est dessinée, le maillot à pois devenait l'objectif», a ajouté le vainqueur du jour. «Je n'ai pas compté mes efforts pour ça. Je ne voulais pas que Vinokourov ou Voigt reviennent dans Peyresourde. Si j'ai quatre points d'avance, il faudra remettre ça demain (jeudi)».

La 17e étape, la dernière de montagne, forme jeudi une quasi-boucle de 143,5 kilomètres à partir de Luchon pour rejoindre l'arrivée inédite de Peyragudes.

Après le col de Menté (1re catégorie), escaladé par son versant le plus pentu (9,3 km à 9,1 %), le col des Ares et la côte de Burs, une nouveauté dans le Tour, la course entre dans la vallée de la Barousse pour se diriger vers le port de Balès (1755 m d'altitude), à 32 kilomètres de l'arrivée.

Cette montée hors catégorie (19,3 km à 6,1 %), empruntée pour la première fois en 2007, est suivie d'une descente, compliquée, puis de l'ascension finale, en deux temps (Peyresourde puis Peyragudes) entrecoupés par une courte descente.

Départ de Bagnères-de-Luchon à 12h55 (lancé à 13h00), arrivée à Peyragudes vers 16h59 (prévision à 36 km/h de moyenne).