Les trois suspects interpellés mardi matin dans le cadre d'une opération contre le dopage en marge du Tour de France 2012, dont le cycliste Rémy Di Grégorio, devraient être présentés au juge mercredi soir ou jeudi matin, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Ils pourraient être mis en examen pour «offre ou cession en bande organisée et à un sportif de substance ou procédé interdit dans le cadre d'une compétition sportive», «administration, incitation, importation en bande organisée de substance» et «infraction aux règlements sur le commerce ou l'emploi de substances vénéneuses».

Coureur de la formation Cofidis, Di Grégorio a été interpellé à Bourg-en-Bresse (Ain) et a été transféré à Marseille mardi soir. Il est depuis entendu dans les locaux de la Section de recherches de la gendarmerie, qui est assistée des enquêteurs de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP).

Un de ses complices présumés, arrêté lui aussi mardi à Bourg-en-Bresse et présenté comme originaire de la région de Marseille, a également été transféré. Le troisième homme, le seul à avoir été interpellé à Marseille, est lui aussi originaire de la région.

Les deux hommes sont présentés comme des fournisseurs présumés de produits dopants.

Dès leur arrestation, les suspects s'étaient vu notifier leur placement en garde à vue. Dans le même temps, les enquêteurs ont procédé mardi à plusieurs perquisitions.

«L'une des personnes mises en cause transportait dans son véhicule des produits dont la nature exacte reste à déterminer», a indiqué le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest.

L'autre se définit comme «naturopathe», a précisé le magistrat.

Les enquêteurs étaient depuis plus d'un an sur la piste d'un réseau organisé de dopage présumé, et une information judiciaire avait été ouverte contre X le 28 juin 2011 par le parquet de Marseille.

Les interpellations de mardi ont eu lieu dans le cadre d'une commission rogatoire délivrée par le juge Annaïck Le Goff, vice-présidente chargée de l'instruction au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille.

«L'enquête avait été déclenchée alors que Rémy Di Grégorio était encore membre de la formation kazakhe Astana. Le dossier n'était pas mûr. Il fallait attendre pour frapper au bon moment», a confié mercredi une source judiciaire, citée par le quotidien La Provence.

Les enquêteurs, qui n'hésitent pas à parler de «flagrant délit», auraient notamment surpris une conversation téléphonique les incitant à passer à l'acte.

La peine maximale encourue, telle que prévue par le Code du Sport, est de sept ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende.