Les rebondissements de l'affaire Armstrong, accusé par l'Agence antidopage américaine (USADA), ont éclaboussé jeudi le Tour de France dont quatre coureurs, ex-équipiers du Texan, seraient sous la menace d'une prochaine suspension selon le journal néerlandais De Telegraaf.

George Hincapie, Levi Leipheimer, Christian Vande Velde et David Zabriskie, quatre Américains qui ont couru avec le septuple vainqueur du Tour, auraient procédé à des aveux de dopage et témoigné à charge contre leur ancien chef de file, selon le journal néerlandais qui évoque, sur la foi «de sources bien informées», un «accord bizarre» entre l'USADA et les quatre coureurs.

L'équipe Garmin, pour laquelle courent Vande Velde et Zabriskie, a réagi sans attendre l'ébullition du départ de la cinquième étape à Rouen.

«Aucune suspension de six mois n'a été signifiée à aucun membre de Slipstream Sports (ndlr: Garmin). Ni aujourd'hui (jeudi) ni à une date ultérieure», a déclaré sur son compte Twitter le directeur sportif Jonathan Vaughters, lui-même cité dans l'article du journal.

BMC, la formation de Hincapie, s'est située sur le même ligne par la voix de son président Jim Ochowicz.

«Je suis déçu que l'on remette cela sur le tapis une nouvelle fois», a déclaré ensuite Hincapie, le seul coureur à avoir accompagné Lance Armstrong dans ses sept Tours de France victorieux (1999 à 2005).

Hincapie bientôt retraité

«J'ai toujours essayé de faire les choses justes pour ce sport. Maintenant, je suis juste là pour faire mon travail et je vais essayer de me concentrer là-dessus», a ajouté le New Yorkais qui, à 39 ans, détient désormais le record des (17) participations dans le Tour de France. Il a prévu de raccrocher le vélo avant la fin de l'été.

Armstrong (40 ans), qui a pris sa retraite cycliste au début de l'année 2011 pour se consacrer au triathlon, est accusé par l'USADA de s'être dopé durant l'essentiel de sa carrière.

Il a réagi jeudi sur son compte Twitter en affirmant que ses quatre anciens équipiers n'avaient fait que «dire à l'USADA exactement ce qu'elle voulait entendre... en échange de l'immunité, de l'anonymat et de la possibilité de continuer à participer au plus grand événement cycliste au monde (Tour de France)».

«Il n'est pas question ici d'une volonté de l'USADA de vouloir nettoyer le cyclisme, c'est juste un harcèlement ciblé qui pue la vengeance!», ajoute-t-il.

L'agence antidopage a reçu le feu vert la semaine dernière d'un comité d'experts indépendants pour mettre officiellement en accusation Armstrong et cinq autres collaborateurs, dont son ancien directeur sportif belge Johan Bruyneel (actuellement chez RadioShack).

La responsabilité de l'UASADA

Dans la lettre détaillant les charges contre Armstrong et ses collaborateurs, l'USADA mentionnait dix témoins, cyclistes ou anciens employés des équipes de l'Américain, sans donner leur nom.

Si les choses se déroulent normalement, Armstrong sera entendu d'ici le 22 novembre par une commission d'arbitrage (en général trois membres). Le verdict sera susceptible d'appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS), à Lausanne (Suisse).

Pour sa part, Leipheimer a opposé un «no comment» (pas de commentaire) à la foule des journalistes qui l'a pressé de questions au départ de l'étape.

«Je n'ai rien à dire sur cette histoire», a déclaré l'Américain qui court actuellement pour l'équipe Omega Pharma, en évoquant des «spéculations»: «Ça ne fait pas avancer les choses.»

La ministre des Sports Valérie Fourneyron, présente au départ de Rouen, a demandé de la «sérénité».

«Je n'ai pas pour habitude de commenter ce qui est encore de la rumeur et qui n'a pas été confirmé», a-t-elle déclaré. «Aujourd'hui, il y un travail engagé par l'USADA (Agence antidopage américaine) et cela relève de sa responsabilité». Avant de rappeler: «À chaque fois qu'il y a des rumeurs, c'est tout le monde du vélo qui souffre.»