Alberto Contador sait qu'il manquera bientôt de temps - et d'étapes - pour resserrer l'écart qui le sépare de ses rivaux au Tour de France.

Sa quête d'un quatrième titre tarde à véritablement se mettre en branle, tandis qu'il est ennuyé par une blessure au genou qui l'empêche de lancer ses attaques caractéristiques en montagnes et que la malchance s'acharne sur lui à l'aube de cette dernière semaine de compétition.

«C'est possiblement le Tour le plus difficile que j'aie couru», a dit Contador lors du deuxième et dernier jour de congé de lundi. «J'ai perdu beaucoup de force depuis le début de la compétition. C'est vrai que sans tout le temps perdu lors de la première étape, je serais en bonne posture pour remporter le Tour, n'attendant que le dernier contre-la-montre.»

Contador doit d'abord trouver une façon d'effacer le déficit de quatre minutes qu'il accuse sur le meneur, le Français Thomas Voeckler, ainsi que l'écart qu'ont creusé les frères Andy et Frank Schleck et l'Australien Cadel Evans, qui le devancent tous au classement.

Après 15 des 21 étapes, Contador, septième, se trouve à 2:11 de Frank Schleck, 1:54 d'Evans, 1:45 d'Andy Schleck et 44 secondes d'Ivan Basso.

Contador et ses coéquipiers de Saxo Bank n'ont plus d'autre choix que d'être agressifs dans les importantes montées des Alpes, au programme cette semaine.

La 17e étape de mercredi, du Gap à Pinerolo, ne comporte qu'une ascension de catégorie 1 et ne sera pas aussi difficile que les exténuantes étapes de jeudi et vendredi, qui videront les coureurs de leur énergie avant le contre-la-montre de samedi.

Ce sont dans ces 18e et 19e étapes que les cyclistes devront affronter le Col du Galibier, le Col d'Izoard L'Alpe d'Huez - tous des hors catégorie.

«Les ascensions dans les Alpes sont différentes que celles des Pyrénées. Elles sont plus longues et se trouvent à plus haute altitude, a dit le cycliste de 28 ans. Certains coureurs souffriront dans ces conditions. Mais nous devons attaquer, c'est sûr.»

Contador a perdu beaucoup de temps à la faveur des Schleck et d'Evans quand il a été piégé derrière une embardée monstre dans la première étape. Cette malchance a ensuite donné le ton au reste de sa course. Elle s'est avérée de mauvaise augure quand Contador est tombé lors des cinquième et neuvième étapes, les deux fois son genou droit encaissant le choc.

Après cette chute dans la neuvième étape, Contador savait qu'il devait limiter les dégâts lors des étapes de montagnes des Pyrénées.

En tenant compte du fait qu'il a dû courir en dépit d'une blessure la semaine dernière, il s'est remarquablement tiré d'affaires, ne perdant que 33 secondes sur Frank Schleck, 15 sur son frère Andy et 13 sur Evans.

«Je pense qu'ils savent tous qu'il est un champion. Il est toujours un jeune coureur avec beaucoup d'expérience, a déclaré Bjarne Riis, le directeur d'équipe de Contador. Je pense qu'il sait comment gérer les situations problématiques. Bien sûr, c'est frustrant de ne pas être au sommet de sa forme. Mais vous savez aussi que vous devez trouver une façon de garder votre calme.»

La nature imprévisible de l'édition actuelle de la course confère certains avantages à Contador.

Il semble incertain lequel des frères Schleck est le meneur et lequel est le valet, tandis que la présence imprévue de Voeckler fait qu'il y a un cycliste de plus à pourchasser. Ensuite, il faut gérer Evans et Basso, deuxième en 2005.

Si Contador récupère à temps pour les Alpes, il pourrait grimper au classement tandis que les autres pourraient se battre entre eux.

«Chaque jour qui passe sans savoir quelle carte les Schleck vont jouer est plus compliqué, a dit Contador. À mon avis, ils doivent penser à leurs attaques et savoir lequel des deux est le meilleur. L'autre doit alors se sacrifier, sinon, il sera très difficile de distancer de bons coureurs comme Evans et les autres.»

Riis a mis la pression sur l'équipe Leopard-Trek en prétendant savoir quelles tactiques utiliseront les Schleck dans les Alpes.

«Je connais les Schleck. J'ai une idée de ce qui se passe, mais c'est une idée dont l'on discute entre nous, a-t-il dit. Je crois que nous allon savoir droit à une course spectaculaire dans les Alpes.»