Le Canadien Ryder Hesjedal soigne des côtes, un dos et un cou endoloris. Mais il est heureux d'avoir passé au travers des neuf premières étapes du Tour de France.

«Il y a beaucoup de gars qui ont dû abandonner en raison de blessures sérieuses», a-t-il dit à La Presse Canadienne pendant la journée de repos de lundi. «Je suis seulement heureux d'être encore en un seul morceau. Je trouve cela triste pour les gars qui ont dû retourner à la maison avec des os brisés.»

La présente édition de la compétition a été plutôt folle jusqu'ici, avec des cyclistes accrochés par des motocyclettes, des autos, des spectateurs ou des clôtures. La pluie, des routes étroites et des chutes ont ajouté au chaos.

«C'est la dure réalité de ce sport, a ajouté Hesjedal. Nous n'avons pas le privilège de nous affronter sur une patinoire, sur court ou sur un terrain, où tout est plutôt contrôlé et vous savez à quoi vous attendre.»

Dix-huit des 198 inscrits ont déjà abandonné, incluant de gros noms comme le Kazakh Alexandre Vinokourov (fracture du fémur), le Britannique Bradley Wiggins (clavicule), le Belge Tom Boonen (douleurs à la tête, au dos et à l'épaule) et l'Américain Chris Horner (fracture du nez et commotion cérébrale).

Hesjedal a de son côté perdu son coéquipier chez Garmin-Cervelo David Zabriskie (fracture du poignet) et a été impliqué dans plusieurs chutes.

Le cycliste de 30 ans, de Victoria, en Colombie-Britannique, tente de profiter au maximum de cette journée de congé. Il a lourdement chuté lors de la septième étape et les deux étapes suivantes ont été difficiles, le faisant passer du 30e au 43e rang du classement général, perdant trois minutes et six secondes par rapport au meneur.

«Les étapes huit et neuf ont été des journées très difficiles. J'ai réussi à passer au travers la journée de dimanche, mais ce ne fut rien d'amusant.»

Il accuse actuellement 9:43 de retard face à Tomas Voeckler.

Les espoirs individuels de Hesjedal ont été anéantis par ces chutes. Mais il dit qu'il appuiera ses coéquipiers au sein de l'équipe Garmin-Cervelo qui sont mieux placés que lui, mais il ne met pas de côté l'espoir de remporter une étape.

«On veut remporter des étapes d'ici la fin et si l'occasion se présente, que je puisse me placer dans une bonne situation, je vais tenter le coup. J'ai démontré que j'étais capable de remporter des épreuves en montagnes dans un grand tour à la Vuelta espagnole. J'adorerais obtenir cette chance.»

Garmin-Cervelo a un bon Tour jusqu'ici. Le Norvégien Thor Hushovd a conservé le maillot jaune pendant sept étapes; Garmin a remporté le contre-la-montre par équipe; et l'Américain Tyler Farrar a remporté la troisième étape.

Hesjedal se dit très enthousiasmé par les réusltats obtenus par Garmin jusqu'ici. Il est particulièrement fier du contre-la-montre par équipe et de son impact sur le classement.

«Vingt-trois kilomètres au bout desquels l'écart entre les équipes n'était que de quelques secondes. Je suis encore soufflé du peu d'écart après un si important effort. De remporter cette épreuve, il n'y a rien de mieux-. De procurer le maillot jaune à l'un de vos coéquipiers en réussissant cela, ça démontre ce que cette épreuve représente.

«Le Tour est déjà un grand succès pour nous.»

Tom Danielson est le cycliste Garmin le plus haut classé au 17e rang, une place derrière le champion en titre, l'Espagnol Alberto Contador, et 4:22 derrière le meneur. Son compatriote américain Christian Vande Velde est 19e, 31 secondes derrière. Hushovd pointe au 24e, 20 secondes plus loin. L'Écossais David Millar est 28e, à 19 secondes du Norvégien.

Vient ensuite Hesjedal, septième l'an dernier après une performance magistrale à la suite de la blessure à Vande Velde.

Hesjedal, Vande Velde et Danielson ont tous perdu un temps précieux après avoir été impliqués dans une chute lors de la première étape, mais ont été capables de rebondir dans l'impressionnante victoire du contre-la-montre le lendemain et la victoire de Farrar deux jours plus tard.

Contrairement à Danielson, qui a pu éviter les blessures dans sa chute lors de la première semaine, Hesjedal n'a pas pu le faire, vendredi. Le haut de son dos, ses côtes et son cou ont absorbé le choc. Tandis que le peloton chutait devant lui et qu'il n'avait pas de place pour se défiler, un autre coureur l'a embouti. Il s'est envolé tête première vers le fossé, tombant à la renverse.

«Heureusement que c'était du gazon et de la terre et non de la pierre ou des trucs du genre. Mais l'impact a été très brutal. J'ai été chanceux de m'en sortir de cette façon, sans fracture. Mais dans une course comme le Tour de France, même les petits bobos n'aident pas.»

Son vélo, le cadre complètement écrasé, a dû être remplacé.

Même si la journée de congé n'en était pas vraiment une - sortie pour s'étirer les muscles, obligations envers les médias - Hesjedal a indiqué que de ne pas avoir à gérer le stress de la compétition était un repos en soit.

Malgré tout, les cyclistes veulent demeurer «dans la zone», sachant très bien que le retour à la compétition se fera dans quelques heures seulement.

«Vous avez presque hâte de recommencer, aussi fou que cela puisse paraître», a dit Hesjedal, qui ne profitera que d'une autre journée de repos avant la fin de l'épreuve, le 24 juillet prochain sur les Champs-Élysées.