Une enquête préliminaire a été ouverte lundi par le parquet d'Aurillac au lendemain de l'accident sur le Tour de France impliquant une voiture technique de France Télévisions, tandis que ressurgissait la question de la sécurité des coureurs.

L'enquête, qui a été confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie d'Aurillac, concerne «un accident de la circulation avec des préjudices corporels» et permettra «de déterminer qui est en cause», a annoncé le procureur de la ville, Jean-Pascal Violet.

ASO, la société organisatrice du Tour, a exclu dès dimanche soir le chauffeur du véhicule, qui, en voulant dépasser le groupe d'échappés de tête sur une route étroite, a percuté l'Espagnol Juan Antonio Flecha et envoyé le Belge Johnny Hoogerland dans les barbelés.

Raccommodé avec 33 points de suture, le Belge ne décolérait pas lorsqu'il s'est présenté en conférence de presse lors de la journée de repos lundi, les jambes bandées de pansements.

«C'était un accident, un terrible accident, mais il (le chauffeur) ne l'a pas fait exprès. Il a peut-être fait une erreur. Je ne pardonne pas», a déclaré Hoogerland.

«Peut-être que c'était une chance de gagner une étape sur le Tour, c'était peut-être aussi ma chance d'amener le maillot de meilleur grimpeur à Paris. Je ne le saurai jamais. Je me sentais mieux que jamais durant toute ma carrière. Maintenant, je ne sais même pas ce que je pourrai faire demain (mardi)», a poursuivi le Belge.

Et d'ajouter: «Il ne l'a peut-être pas fait exprès, mais il m'a fait tomber. Je suis mécontent. Toute ma vie, j'aurai les marques de cette chute».

Se faisant l'écho de la pensée de plusieurs, Andy Schleck a estimé qu'il n'était «pas possible que des choses comme ça arrivent». «C'est très choquant. Après, ce sont les coureurs qui paient. La voiture doit être exclue de la course. Pour toujours», a affirmé le Luxembourgeois.

Nombre de véhicules inchangé

Malgré le choc, l'équipe d'Hoogerland, Vacansoleil, n'envisage pas de porter plainte. «Ce n'est pas notre priorité. Pour le moment, on va s'occuper que Johnny monte sur le vélo et défende son maillot. C'est le plus important pour nous», a déclaré le directeur sportif de la formation néerlandaise Hilaire van der Schueren, qui a accepté les excuses présentées par France Télévisions.

Selon lui, les chauffeurs devraient s'assurer qu'ils ont bien la place avant de s'aventurer à doubler les coureurs et ne pas prendre de risque inutile.

Mais plus que le nombre de voitures, c'est le nombre de motards sur la Grande Boucle qui pose problème, selon lui, pour la sécurité des coureurs. «Ce n'est pas facile pour nous de travailler derrière le peloton. Il y a les motards de l'organisation, les motards des commissaires, des photographes, la gendarmerie.... C'est beaucoup», a estimé le directeur sportif.

Selon le directeur de course du Tour de France, Jean-François Pescheux, «à l'échelon de la course, le nombre de véhicules n'a pas changé depuis une vingtaine d'années» sur la Grande Boucle.

Il se partage entre 80 voitures, parmi lesquelles 44 de directeurs sportifs placées devant et derrière les coureurs, et de 90 à 92 motos, dont 35 de la garde républicaine chargées d'assurer la sécurité. S'ajoutent à cela, un nombre variant de véhicules média, catégorie à laquelle appartient la voiture impliquée dans l'accident de dimanche.

Par ailleurs, de nombreux véhicules, notamment de presse, passent bien en amont du peloton ou utilisent un parcours alternatif pour rejoindre la ville étape.