Le Luxembourgeois Andy Schleck a été finalement classé à 6 secondes du vainqueur, le Belge Philippe Gilbert, dans la 1re étape du Tour de France, samedi, au Mont des Alouettes, et a pris l'avantage sur l'Espagnol Alberto Contador.

Irrésistible dans une arrivée en montée, le Belge Philippe Gilbert a remporté la première étape du Tour de France, samedi au Mont des Alouettes (Vendée), et a endossé le maillot jaune de leader.

L'Espagnol Alberto Contador, le triple vainqueur du Tour retardé par une chute collective, a perdu près d'une minute et demie sur la plupart de ses rivaux, entre autres le Luxembourgeois Andy Schleck, son dauphin des deux dernières éditions.

Au Mont des Alouettes, une colline qui surplombe la petite ville des Herbiers, Gilbert s'est imposé très nettement, de 3 secondes, à l'Australien Cadel Evans, au bout de la montée de 2,2 kilomètres.

Le Norvégien Thor Hushovd a pris la troisième place, à 6 secondes, en tête d'un petit peloton comprenant notamment le Belge Jurgen Van den Broeck (5e), l'Allemand Andreas Klöden (7e) et le Luxembourgeois Frank Schleck (12e).

Contador a été retardé avec le gros du peloton par une chute survenue à 9 kilomètres de l'arrivée, quand un coureur de l'équipe Astana a touché une spectatrice sur le bas-côté.

Empilage

L'empilage, spectaculaire sur toute la largeur de la chaussée, a scindé le peloton. Contador s'est retrouvé dans un groupe de chasse souvent mené par les équipiers du champion olympique, son compatriote Samuel Sanchez (4e du Tour 2010)

Sur la ligne, le vainqueur sortant est arrivé avant Andy Schleck et quelques autres prétendants au podium (Gesink, Basso, Wiggins, Leipheimer), retardés dans le final. Mais ils ont bénéficié, eux, d'un point du règlement précisant qu'en cas d'incident ou de chute dans les trois derniers kilomètres un coureur se voit attribuer le temps du groupe auquel il appartenait.

Dans cette étape de 191,5 kilomètres, une échappée lancée dès le départ par Perrig Quemeneur, suivi aussitôt par Jérémy Roy et le Néerlandais Lieuwe Westra, a ouvert la course sur plus de 172 kilomètres.

Le trio, contrôlé à distance par l'équipe de Philippe Gilbert, a compté une avance plafonnée à un peu plus de 5 minutes, à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée.

D'autres formations ont aidé les équipiers de Gilbert par la suite pour revenir sur les hommes de tête, rejoints à 18 kilomètres de l'arrivée.

Protégé par ses équipiers, le Belge Jurgen Roelandts étant le dernier à l'emmener, Gilbert a contrôlé en permanence ses adversaires. Après une tentative du Kazakh Alexandre Vinokourov, il a réagi au démarrage du Suisse Fabian Cancellara qui a coupé son effort aux 500 mètres.

Poli

Gilbert, au-dessus du lot, a démarré une seconde fois et a creusé l'écart jusqu'à la ligne. «Chaque seconde compte, on ne sait jamais dans quelques jours», a déclaré le vainqueur du jour, tout en regrettant de devoir probablement abandonner son maillot jaune, dimanche, dans le contre-la-montre par équipe: «dommage, j'aurais aimé profiter de ce maillot.»

Le contre-la-montre par équipe, qui sera disputé sur la distance de 23 kilomètres avec départ et arrivée aux Essarts, revient dimanche au programme du Tour, pour la deuxième fois depuis 2006.

Gilbert, qui fêtera son 29e anniversaire mardi prochain, est le numéro un actuel des classiques, lancé sur une trajectoire irrésistible depuis son succès de la Flèche Brabançonne le 13 avril dernier.

Le Wallon a gagné toutes les courses dans lesquelles il s'est aligné. Auteur d'un grand chelem dans les trois «classiques» ardennaises (Amstel Gold Race, Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège), il a remporté ensuite le Tour de Belgique, le Ster Elektrotoer puis, dimanche dernier, le Championnat de Belgique.

Au Mont des Alouettes, Gilbert a enlevé son 13e succès de la saison, son premier dans le Tour auquel il participe pour la 5e fois.

«J'avais une belle occasion de gagner l'étape et de porter le maillot jaune, ce que je n'avais jamais fait», a souligné Gilbert qui n'avait plus disputé le Tour depuis 2008.

«J'ai une motivation supplémentaire suite à l'amalgame en Belgique», a ajouté le Wallon en faisant référence à l'affaire d'un collaborateur de l'équipe Omega Pharma impliqué en début de semaine dans une affaire de dopage. «J'ai répondu sur le vélo. Je vais rester poli, ils savent ce que je pense d'eux...»