(Londres) Aucun sportif russe ne devrait être autorisé à participer l’an prochain aux JO de Tokyo, reportés d’un an en raison de la COVID-19, a déclaré à la BBC le lanceur d’alerte Grigory Rodchenkov, ancien patron de l’agence russe antidopage.

L’Agence mondiale antidopage (Ama) a suspendu en décembre la Russie pendant quatre ans des évènements sportifs planétaires, dont les JO de Tokyo en raison de manipulations dans les données de contrôles antidopage. La Russie a fait appel devant le TAS.

Même pas les Russes sous bannière neutre

Mais quelques sportifs russes restent autorisés à concourir aux JO de Tokyo sous bannière neutre et seulement s’ils peuvent démontrer qu’ils ne faisaient pas partie du système de dopage étatique soupçonné par l’Ama.

PHOTO D’ARCHIVES FRANCK FIFE, AFP

Des échantillons d’urine d’athlètes russes en voie d’être analysés au laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry, non loin de Paris. le 15 décembre 2015. Lors des JO de Sotchi, les responsables russes des tests antidopage échangeaient les échantillons prélevés sur les athlètes russes et y substituaient des échantillons antérieurs aux Jeux, sans traces de produits dopants.

« Ce devrait être une interdiction générale, sans excuses ni autorisations d’athlètes », a estimé Rodchenkov dans une interview à la BBC.

« Les mêmes membres du personnel qui faisaient de la contrebande et échangeaient des échantillons à Sotchi (pendant les Jeux d’hiver de 2014), ils falsifiaient tous les documents », a-t-il expliqué.  

C’était une progression dans la falsification, jour après jour, de ces données -une fraude incroyable de proportions indicibles. Cela montre que le pays n’apprend absolument rien.

Grigory Rodchenkov, ancien patron de l’agence russe antidopage.

La Russie a nié à plusieurs reprises ces allégations et a affirmé que la sanction de quatre ans était motivée par des considérations politiques. Son appel sera entendu par le TAS en novembre.  

Rodchenkov, qui vit sous une nouvelle identité aux États-Unis, a écrit une autobiographie qui doit être publiée jeudi. Sa parution coïncide avec la période durant laquelle les Jeux de Tokyo devaient se dérouler, avant leur report d’un an en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.