(Tokyo) Le Comité international olympique devra faire face à « plusieurs centaines de millions de dollars » de coûts supplémentaires en raison du report des Jeux de Tokyo, a déclaré son président.

Thomas Bach a accordé une entrevue au quotidien allemand Die Welt, dimanche.

Les estimations au Japon évaluent le coût global du report à 2 à 6 milliards US. À l’exception de la portion du CIO, tous les coûts supplémentaires seront supportés par les Japonais conformément à un accord signé en 2013 lors de l’attribution des Jeux olympiques à Tokyo.

Bach a déclaré qu’il était « impossible pour l’instant d’évaluer » l’ampleur des coûts supplémentaires pour le CIO causés par la pandémie de coronavirus.

« Nous avons convenu avec le premier ministre que le Japon continuerait à couvrir les coûts qu’il aurait engagés en vertu de l’accord existant pour 2020, et le CIO continuera d’être responsable de sa part des coûts, a expliqué Bach. Pour nous, le CIO, il est déjà clair que nous devrons faire face à plusieurs centaines de millions de dollars de coûts supplémentaires. »

Avant le report, les organisateurs japonais ont estimé le coût officiel des jeux à 12,6 milliards US. Cependant, un rapport d’audit du gouvernement en 2019 a déclaré que les coûts étaient au moins deux fois supérieurs. À part une portion de 5,6 milliards, les contribuables japonais assumeront le montant.

Tokyo avait avancé que les Jeux de 2020 coûteraient environ 7,3 milliards lorsqu’ils ont remporté l’appel d’offres il y a sept ans.

Autre report ?

Vendredi, le patron du comité d’organisation de Tokyo a laissé entendre que l’actuelle pandémie de coronavirus faisait même planer des doutes sur la présentation des jeux l’année prochaine.

« Je ne pense pas que quiconque soit en mesure de dire s’il sera possible de maîtriser la pandémie d’ici juillet prochain ou non, a avancé Toshiro Muto, par l’intermédiaire d’un interprète. Nous ne sommes certainement pas en mesure de vous donner une réponse claire. »

Bach a donc été questionné sur la possibilité d’un autre report. Il n’a pas répondu directement, mais a déclaré plus tard dans l’entrevue que les organisateurs japonais et le premier ministre Shinzo Abe « m’ont dit très clairement que le Japon ne pourrait pas gérer un report au-delà de l’été prochain au plus tard. »

On a également demandé à Bach si la pandémie offrait à certains athlètes la possibilité de contrevenir aux règles antidopage compte tenu de la suspension des contrôles. Bach a répliqué que le report pourrait permettre de développer de nouvelles méthodes de contrôle. Il a également ajouté que les tests effectués avant les Jeux olympiques seraient conservés pendant 10 ans pour être testés de nouveau.

« Personne ne devrait penser qu’il ne se fera pas prendre », a-t-il dit.

Bach a également été questionné sur le statut de la Russie en vue des Jeux olympiques de 2021. L’année dernière, la Russie a été frappée d’une suspension de quatre ans de la scène internationale — y compris les Jeux olympiques — en raison d’un scandale de dopage. Cependant, de nombreux athlètes russes devaient être autorisés à y participer s’ils pouvaient démontrer qu’ils étaient « propres ».

« La question de la Russie est actuellement examinée par le TAS, un tribunal international indépendant d’arbitrage du sport, il ne serait donc pas approprié que je commente », a déclaré Bach.

Bach a soutenu qu’il n’avait pas décidé s’il se présenterait à sa réélection l’année prochaine. Il a également souligné que le CIO avait une assurance couvrant une annulation, mais pas un report.

L’élection aura lieu en 2021 et Bach est tenu de notifier ses intentions six mois avant le vote. Il a été élu pour la première fois en 2013 et devrait briguer un nouveau mandat.

« Il reste encore beaucoup de temps », a-t-il conclu.