(Paris) Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté lundi la possibilité pour le sprinteur né sans jambes Blake Leeper de tenter de se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2021 avec les prothèses qu’il utilisait jusque-là.

Blake Leeper, un Américain âgé de 31 ans et double médaillé paralympique (argent sur 400 m, bronze sur 200 m à Londres en 2012), avait fait appel de la décision de la Fédération internationale d’athlétisme prise en février de l’interdire de concourir en compétition officielle avec son modèle actuel de prothèses en forme de lames.

La Fédération internationale d'athlétisme avait rejeté sa demande estimant que le type de prothèse utilisé par Leeper lui procurait un avantage par rapport aux athlètes valides, une affirmation confirmée par le TAS.

« Les prothèses spéciales pour la course utilisées par Blake Leeper lui donnent en effet un avantage compétitif sur 400 m sur un athlète n’utilisant pas une telle aide mécanique, étant donné qu’elles lui permettent d’atteindre une taille en course de plusieurs “pouces” plus grande que sa taille maximale s’il avait des jambes biologiques », note l’instance dans un communiqué.

Blake Leeper, qui espère concourir avec les valides aux JO comme l’avait fait le Sud-Africain Oscar Pistorius en 2012, s’était qualifié pour les Mondiaux d’athlétisme de Doha en octobre 2019 en terminant cinquième des sélections américaines. Il n’avait toutefois pas pu s’aligner au Qatar, étant déjà en procédure avec World athletics.

« World Athletics se réjouit de la décision du TAS », écrit la fédération dans un communiqué, qui précise que son règlement « permet l’utilisation en compétition d’aides telles que des prothèses si elles ne donnent pas un avantage artificiel par rapport à ceux qui n’en utilisent pas. »

Le TAS a par contre déclaré « invalide » le point du règlement de World Athletics qui demande aux athlètes de prouver eux-mêmes que leur « matériel » ne procure pas un avantage. Ce sera désormais à la fédération de le faire, avis d’experts à l’appui, comme dans le cas de Blake Leeper.