(Washington) L’ancien directeur du laboratoire antidopage de Moscou Grigori Rodtchenkov, en fuite aux États-Unis, s’est réjoui lundi des lourdes sanctions infligées par l’Agence mondiale antidopage (AMA) à la Russie, exclue des Jeux olympiques pour quatre ans et de la Coupe du monde 2022 de soccer au Qatar.

« Cela faisait longtemps que j’attendais la décision d’aujourd’hui, qui reconnait que la Russie ne se conforme pas au code mondial antidopage », a écrit Grigori Rodtchenkov dans un communiqué, ajoutant qu’« enfin, les fraudes, les mensonges et les falsifications de proportion inimaginable ont été punies ».

Ce lanceur d’alerte s’était fait connaitre du grand public en 2016 en révélant que les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi en 2014 avaient été le théâtre d’une triche systématique en faveur des Russes, arrivés en tête au tableau des médailles.

Il avait notamment dénoncé un système de dopage d’État dans son pays, conduisant à un scandale sans précédent dans le sport international.

Grigori Rodtchenkov vit maintenant en exil aux États-Unis.

« Mais on peut faire encore plus », a-t-il jugé dans son communiqué transmis à l’AFP lundi, appelant à des « punitions rétroactives ».  

« Les résultats des Jeux de Londres et de Sotchi doivent être réanalysés et réexaminés au regard des nouvelles connaissances que nous avons dorénavant », a-t-il appuyé.

« Les athlètes dopés ne font pas ça tout seuls. Des docteurs, des entraineurs et des cadres leur fournissent des substances dopantes, les conseillent et les protègent. Dans le système russe de dopage d’État, il y a une défense des tricheurs organisée par l’État », a-t-il encore déclaré.  

Selon les décisions de l’AMA lundi, des sportifs russes pourront être admis sous drapeau neutre s’ils peuvent notamment « démontrer qu’ils ne sont pas impliqués dans les programmes de dopage ».

Le premier ministre russe Dmitri Medvedev a souhaité que les « instances sportives compétentes », à savoir le Tribunal arbitral du sport (TAS), fassent appel de cette décision.