La Russe Maria Sharapova peut s'adjuger samedi (16H30 GMT) en finale du tournoi de Miami face à la Bélarusse Victoria Azarenka son titre le plus important depuis trois ans et renouer les fils d'une carrière perturbée par une sévère blessure à l'épaule droite en 2008.

Depuis sa blessure, qui l'a éloignée des courts d'août 2008 à mai 2009 et plongée plusieurs mois dans des abîmes de doutes, l'ex-reine du circuit WTA n'a gagné que des tournois mineurs (Tokyo 2009, Memphis et Strasbourg 2010).

«Cela voudrait dire beaucoup pour moi de gagner ce tournoi, c'est le plus important après ceux du Grand Chelem», a dit Sharapova avant de rencontrer une fille de 21 ans qui a commencé son ascension quand elle-même en était à se demander si elle rejouerait un jour et dont le plus grand fait d'armes en carrière reste sa victoire à Miami il y a deux ans face à Serena Williams.

«J'ai passé un an sans jouer. A un moment, je ne savais vraiment pas si j'allais rejouer, ni à quel niveau. C'était dur», a confié cette semaine la fiancée de Sasha Vujacic, un joueur Slovène des Nets du New Jersey (NBA).

Elle, qui était N.3 mondiale et tenante du titre à l'Open d'Australie quand son épaule l'a lâchée, va retrouver le Top 10 mondial lundi pour la première fois depuis deux ans.

A Miami, où elle jouera sa troisième finale (après 2005, 2006), la Russe de 23 ans a battu une joueuse du Top 5 mondial (Samantha Stosur) pour la première fois depuis trois ans et sa victoire en quart de finale de l'Open d'Australie 2008 face à la Belge Justine Henin, alors N.1 mondiale.

«Bonne santé»

«Je retrouve ma forme et mon tennis grâce à l'accumulation de matches et au fait que je suis en bonne santé», assure la joueuse née en Sibérie, qui vient de changer de raquette (Head) et d'entraîneur (le Suédois Thomas Hogstedt).

Signe de ses progrès, elle commence à retrouver son geste de service d'avant sa blessure.

«Après ma blessure, je faisais un geste plus direct pour monter la balle (pour ne pas trop solliciter son épaule) mais aujourd'hui j'ai quasiment retrouvé l'entièreté de mon geste, explique-t-elle. Il n'est pas encore aussi long, mais presque. C'est toujours un chantier que je perfectionne.»

A en croire l'Allemande Andrea Petkovic (N.21), battue en demi-finale par la Russe, Sharapova arrive en finale avec beaucoup d'atouts dans son jeu.

«Elle est très puissante des deux côtés (revers et coup droit) et elle est une des meilleures filles du circuit en retour de service, assure Petkovic. Mais elle a surtout des qualités mentales. Elle sait sentir la faiblesse de l'adversaire et l'exploiter à son profit quand ça compte. C'est ce qui fait la différence entre une gagnante de Grand Chelem et les autres joueuses.»