Ancienne N.1 mondiale de tennis, la Serbe Ana Ivanovic n'arrive pas, malgré tous ses efforts, à se sortir du marasme dans lequel elle patauge depuis trois ans et avoue avoir besoin de quelqu'un qui la comprenne pour l'aider à revenir au sommet.

Cette semaine encore, ça n'a pas voulu sourire pour Ana, battue dès le premier tour du tournoi de Dubaï par Patty Schnyder. Son compteur depuis le début de la saison reste ainsi bloqué à deux victoires en cinq matches, un pâle bilan pour celle qui était censée devenir une star qui dure.

C'est le destin qui lui était promis lorsqu'elle s'est emparée de la première place mondiale au lendemain de son triomphe à Roland-Garros en 2008. Mais depuis elle n'a presque plus avancé, plombée par des problèmes physiques et, comme elle l'a expliqué cette semaine, une certaine détresse mentale.

«J'ai besoin de quelqu'un qui me comprenne en tant que personne, qui comprenne mes besoins. Quelqu'un qui m'apporte de la tranquillité car je suis une personne tellement exigeante, tellement perfectionniste, qui se prend la tête avec des petits détails. Alors j'ai besoin de quelqu'un qui veille à ce que je prenne aussi un peu de bon temps», souligne la Serbe de 23 ans.

Séparée de son entraîneur Antonio van Grichen depuis dix jours, la 19e mondiale s'est mis à la recherche d'un nouveau coach, un homme de préférence.

«Les homme prennent tout beaucoup plus à la légère. C'est génial et ils faut qu'on s'en inspire nous les filles. On est trop stressées», glisse Ivanovic dont le préparateur physique est une femme, Marijana Lojanica.

L'exemple Djokovic

«Pour la préparation physique ça ne me dérange pas. C'est du boulot mais vous pouvez vous amuser en même temps. Le tennis c'est différent, c'est beaucoup de pression, des situations stressantes», dit-elle.

La décontraction dans le travail derrière laquelle elle court, Ivanovic a pu en avoir un aperçu en début d'année à Perth à la Hopman Cup, une exhibition par équipes mixte qu'elle a disputée aux côtés de son compatriote Novak Djokovic, N.3 mondial et vainqueur de l'Open d'Australie dans la foulée.

«En regardant Novak travailler je me suis demandée: +mais pourquoi suis-je si stressée?+ J'ai pu voir comment il se préparait, comment il gérait sa récup' et tout était tellement plus relax et plus rigolo que sur le circuit féminin. Les garçons travaillent dur mais dans un environnement très positif.»

«Ca m'a fait penser qu'autour de moi tout le monde était si négatif. J'avais envie de leur dire: +mais amusez-vous un peu+», ajoute Ivanovic qui espère avoir trouvé aujourd'hui une partie de la recette du bonheur sur le court.

«Trouver la bonne formule, j'y crois très fort, dit-elle. Beaucoup de personnes me demandent quand ça va arriver, c'est difficile de répondre. Je dois croire en moi et faire cette révolution. Il faut que je reprenne tout à zéro pour aller de nouveau là où je veux aller.»

Mais en attendant, elle a dû déclarer forfait pour le tournoi de Doha la semaine prochaine en raison d'un problème aux abdominaux.